Politique

Tunisie [VIDEO]: Imed Ben Halima salue la décision du Conseil de la Justice Judiciaire

L’avocat par ailleurs activiste politique, Imed Ben Halima a salué ce soir 09 juin 2021, la décision du Conseil de la Justice Judiciaire et l’a appelé à examiner les dossiers de corruption suspendus de Bechir Akremi, Taieb Rached et autres magistrats.

Sur la voie de la réforme judiciaire:

Monsieur Imed a estimé que cette décision de “scission entre le pouvoir judiciaire et exécutif ” s’inscrit dans le cadre de la réforme du secteur de la justice.

Il a, en outre, précisé que le laxisme et l’hésitation quant à la prise de décisions sont “un message négatif aux magistrats” et sont mal perçus, non seulement par le citoyen, mais aussi par la société internationale, d’autant plus qu’ils renforcent la culture de l’impunité.

Il a également indiqué que suite à de nombreuses déclarations, notamment de l’Association des Magistrats Tunisiens, la Banque Mondiale a envoyé au Conseil Suprême de la Justice une correspondance lui demandant les raisons de la généralisation de la corruption dans le secteur.

C’est pourquoi, monsieur Imed a incité le conseil à sanctionner ces corrompus pour imposer l’autorité et renforcer la surveillance.

« Ne les poussez pas à la démission ou au départ à la retraite ! Corrompus et rémunérés ? Ne les poussez pas non plus à se convertir en “avocat”, cette discipline n’est pas le dépositaire de Borj Chakir ni un centre de recyclage de déchets (..) La justice est dotée de deux ailes, lorsque l’une d’elles est atteinte d’une tumeur, il ne faut surtout pas l’enlever pour ensuite la greffer sur l’autre, ça ne peut pas marcher comme ça !» , a-t-il martelé.

Détachement des magistrats: 

Ben Halima a déclaré que le Conseil de la Justice Judiciaire contrôle le devenir professionnel d’un juge, notamment son détachement dans d’autres ministères.

« A l’époque de Ben Ali, les juges étaient nommés à des postes pour les ” enjoliver”. Par exemple, à la tête de la Direction Générale des Prisons et de la Réhabilitation et ce pour démentir tout acte de torture aux prisons (…) Mais il y’avait bien un Etat ! », a-t-il expliqué.

Des magistrats au milieu des marécages politiques:

L’activiste politique a constaté que juste après la Révolution de 2011, cette tendance a pris de l’ampleur, le corps judiciaire a été vidé de son effectif: certains juges ont pris la place des cadres de l’ENA qui sont les protecteurs du principe d’égalité en matière de jouissance du secteur public.

Il convient de noter que le juge a été nommé ces dernières années, en tant que Gouverneur, Directeur Général des Douanes, ministre de l’Intérieur, Conseiller près la présidence du gouvernement ou de la République.

En vue de mettre fin à ces nominations, Ben Halima a appelé à la protection de la stature des magistrats et de les garder loin des marécages politiques.

« Un juge probe, doté d’une forte personnalité ne va pas réussir son détachement [en milieu politique] (..) C’est comme si vous avez jeté du coton dans un tas de charbon » a-t-il précisé.

Dans ce contexte, il a évoqué Madame Hasna Ben Slimane, juge administrative affectée à l’ISIE puis au gouvernement de «Qalb Tounes, la ligue de la protection de la Révolution et les islamistes», soulignant qu’elle ne sera jamais reconsidérée comme indépendante.

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