Le milieu scolaire est devenu une arène. Une arène de combat où tout le monde combat tout le monde. Ou tout le monde s’affronte. Elèves contres enseignants, élèves entre eux, parents contre enseignants, jeunes du quartier contre administration…
De sorte que les enseignants y vont pour travailler, comme on va dans un champ de bataille, avec la peur dans le ventre et ka haine plein la tête. Les élèves y vont avec la peur d’être agressés, pour quelques uns, et avec l’intention de manger de l’autre, pour d’autres. Certains y vont, carrément, armés, soit pour agresser les autres, soit, au mieux, dans le but de pouvoir se défendre, au cas où. Les parents y accompagnent leurs enfants et ont tendance à rester dans les parages, de peur de rentrer et de laisser leurs petits dans cette jungle…
Cette violence, s’ajoutant aux autres défaillances de l’école, a fini par enfoncer le dernier clou dans le cercueil de l’école publique, et fini par convaincre les plus récalcitrants à se diriger vers les écoles privées, au plus grand bonheur des proprios de celles-ci.
Mais le plus grave, dans ce phénomène, reste l’indifférence et l’inaction coupable du ministère de l’éducation, à l’égard de cette situation pourrie. Aucune action de prévention qui se respecte n’a été entreprise. Aucune étude pour essayer de connaitre les causes de ce phénomène n’a été entamée. Aucune tentative de traiter ce problème à la source n’a été esquissée… Rien de rien ! Et, attention ! Là, on ne parle pas de traitement sécuritaire du problème. Car la solution doit être cherchée ailleurs, et la solution sécuritaire ne saurait jamais être la clé de ce problème.
Le ministre de l’éducation n’a, à ce qu’il parait, même, pas conscience qu’il est le premier responsable du secteur, y compris de la sécurité de ses administrés, et surtout, des élèves, et il se complait dans son fauteuil, se faisant, probablement, l’illusion de quelqu’un qui est en train de réussir son mandat, et qui est en train de faire des étincelles. Or, s’il en fait des étincelles, c’est, très certainement, des étincelles qui finiront par mettre le feu aux poudres, de cette bombe à retardement qu’est devenue l’école publique en Tunisie !
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