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Affaire Khashoggi : Quand la justice française tire une balle dans le pied de Macron

Affaire Khashoggi : Quand la justice française tire une balle dans le pied de Macron

La pêche a été bonne pour la police des frontières française mardi 7 décembre 2021. En effet elle a mis la main sur Khaled Aedh Al-Otaibi, qui est accusé d’avoir trempé dans le meurtre atroce du journaliste saoudien Jamal Khashoggi, dans les locaux même de l’ambassade de l’Arabie saoudite à Istanbul, en Turquie. Le suspect, 33 ans, aurait fait partie des sbires du régime saoudien – autant dire du prince héritier Mohammed ben Salmane (MBS) – dépêchés pour faire taire définitivement le journaliste, très critique envers les pratiques des autorités saoudiennes. Un mandat d’arrêt international, émis par la Turquie, était suspendu sur la tête de l’homme interpellé. C’est le président turc, Recep Tayyip Erdogan, qui sera content, frappé dans son honneur par cet horrible assassinat chez lui. Par contre pour le président français, Emmanuel Macron, cette arrestation ne peut être que très embarrassante, lui qui vient de cimenter ses liens avec Ben Salmane…

Riyadh argue que la police française s’est trompé sur l’identité de l’homme interpellé, qui s’apprêtait à décoller à l’aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle pour rallier l’Arabie saoudite. Mais une source a confié à France 24 que l’individu est bien celui qui était recherché par les autorités turques. Reste à savoir comment Paris va se dépatouiller avec cette affaire hautement explosive et si in fine le suspect sera extradé vers la Turquie ou jugé sur place. On n’en est pas là pour le moment…

Ce qu’on retient c’est que cette arrestation tombe au plus mal pour Macron, lui qui vient de conclure avec MBS des contrats de près de 13 milliards d’euros. D’une certaine façon on peut dire que ce coup de filet de la police française fera taire ceux qui accusent le chef de l’Etat d’avoir vendu son âme à un homme accusé des pires atrocités, et pas que pour le malheureux Jamal Khashoggi. Mais le fait est que cette arrestation est un coup de canif dans la lune de miel entre le président français et le prince héritier saoudien. Ce dernier pourra difficilement comprendre que la justice française est complètement indépendante – ou presque – et qu’elle n’en a cure de la pluie de dollars saoudiens…

Si la justice française était prenable, l’ancien président français Nicolas Sarkozy, du fait de son puissant réseau, ne serait jamais inquiété ou condamné. Avant lui il y a eu Jacques Chirac, en 2011. Et ainsi de suite. Macron devra trouver les mots pour expliquer à son “ami” MBS qu’en vertu de la séparation stricte des pouvoirs en France, il n’a pas la main sur la justice et que tenter de le faire atomiserait son avenir politique à moins de 5 mois des élections…

 

 

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