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Des silences et une inaction que le Tribunal de l’Histoire jugera sévèrement

Des silences et une inaction que le Tribunal de l’Histoire jugera sévèrement

 

Les Tunisiens ont dû attendre jusque tard dans la nuit d’hier à ce mercredi 25 janvier pour être délivrés : il n’y aura pas de grève générale dans le transport. Ouf de soulagement, nous pourrons faire ce qui prend de plus en plus des allures de luxe en Tunisie post-révolutionnaire : Aller travailler ou vaquer à nos occupations. Mais attention : “l’accord historique” arraché par la Fédération générale du Transport – affiliée à l’UGTT – n’est qu’un court répit, officiellement le débrayage sur tout le ciel et la terre a été différé aux 15 et 16 mars 2023. Donc l’épée de Damoclès sur nos têtes reste bien en place, le temps que les syndicalistes s’assurent que les engagements – principalement les sous promis , comme d’habitude quoi – seront tenus. Une “victoire” qui donnera des idées – très mauvaises – aux autres professions…

Ainsi va la Tunisie, ou plutôt ne va pas. C’est toujours médecin après la mort, ou juste avant. Les autorités attendent toujours le dernier moment pour promettre des choses qu’elles ne tiendront pas ou à moitié. Et rebelote périodiquement, jouant avec les nerfs des citoyens au point de les transformer en compote après plus de 10 ans d’inepties, de pilotage à vue, de tâtonnements, avec aucune volonté d’adopter une stratégie pour régler définitivement et durablement les problèmes.

Les gouvernements, celui de Najla Bouden comme tous ceux qui l’ont précédé, se contentent de faire dans le rafistolage, le bricolage pour lever un blocage – une grève sectorielle – et faire repartir la machine. L’horizon indépassable reste l’enfumage pour gagner quelques semaines, mois. Pour la concrétisation des promesses on verra après, la veille de la grève par exemple. Un cycle infernal. Mais attention, il faut avoir quelque chose à monnayer dans ce marché de dupes…

Il faut que la “prise d’otage” soit spectaculaire, qu’elle paralyse des pans entiers de l’économie, enfin ce qui en reste. Sinon ce n’est pas vendable. La Fédération du transport tient la corde sensible qui jusqu’ici a fait plier tous les gouvernants, pas les enseignants. Lassaad Yaacoubi se livre à un banditisme d’autant plus révoltant qu’il impacte l’avenir de nos enfants, de la nation, mais ça ne fait tiquer personne. Les enseignants suppléants, qui se heurtent à un mur, ont décidé de se rabattre sur une grève de la faim. Qui en parle ? Personne…

Le ministre de l’Éducation nationale, Fathi Sellaouti, qui n’aura jamais le charisme et le volontarisme de Neji Jalloul, se planque, se mure dans le silence. Quant au chef de l’Etat, Kais Saied, qui avait sommé publiquement Sellaouti de solutionner au plus vite la détresse des enseignants – sans lui en donner les moyens financiers -, lui aussi est aux abonnés absents. Une hérésie pour un président qui prétend installer un Conseil Supérieur de l’Éducation.

En fait tout cela confirme que le sujet de l’Éducation nationale, qui est la priorité dans tous les pays qui ont une vraie ambition pour le développement, ne préoccupe personne, jusqu’au sommet de l’Etat. Un crime contre la nation que le Tribunal de l’Histoire jugera, très sévèrement…

D’ici là on verra ce qui restera de ce pays après tous les coups portés au devenir de ses enfants, après tout ce qui aura été fait pour dégoûter ceux qui aiment la patrie, jusqu’à les pousser par dizaines de milliers, au bas mot, vers l’exil.

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