C’est un homme ragaillardi par sa réintégration dans la communauté arabe qui a pris la parole ce vendredi 19 mai, en marge du Sommet de la Ligue arabe qui a lieu à Djeddah, en Arabie saoudite. Le président syrien, Bachar Al-Assad, gonflé à bloc par la discussion qu’il a eue avec son homologue Kais Saied, s’est exprimé devant la Télévision nationale tunisienne. Et il a mis un point d’honneur à régler quelques comptes…
Il a asséné que la Tunisie à une certaine époque a servi de base-arrière pour comploter contre la Syrie et torpiller son appartenance à la communauté arabe. “La Tunisie a été utilisée pour être l’une des plateformes afin de faire la promotion de l’obscurantisme pour l’implanter dans les pays arabes“, a déclaré le chef de l’Etat syrien.
Il a ajouté qu’en Syrie on s’est posé la question à savoir si le peuple arabe a changé à ce point et si la Syrie est seule face à ses démons. “Mais après ma rencontre avec le président Kais Saied, nous sommes désormais certains que le peuple arabe n’a pas changé et que la Tunisie est toujours la même…“, a dit Al-Assad.
Tout le monde aura compris qu’il fait à l’allusion à la Troïka et à ses principaux animateurs, le président de l’époque, Moncef Marzouki et le chef de file des islamistes, Rached Ghannouchi. Rappelons que l’exécutif avait coupé les ponts avec la Syrie et que Kais Saied a scellé la réconciliation récemment.
La sortie du président syrien est certainement déjà arrivée aux oreilles de Marzouki, planqué en France et sans doute pour longtemps vu les tourments judiciaires qui l’attendent en Tunisie. Quant à Ghannouchi il ploie déjà sous les procès qui se profilent, avec quelque 19 dossiers tout de même…
Donc de toute évidence Al-Assad, malgré tous les crimes dont il est accusé, se porte bien mieux que ses ennemis tunisiens qui l’avaient déjà enterré, pariant sur une révolte qui s’est brisée net quand la Russie de Vladimir Poutine a sifflé la fin.
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