Les autorités n’ont pas transigé longtemps, elles ont stoppé net la flambée des prix du café en le subventionnant. Le précieux breuvage, très prisé par les citoyens algériens, rejoint donc la liste des produits compensés par les caisses de l’Etat : céréales, sucre, huile de table, légumes secs. La fin du système des subventions générales et leur remplacement par des aides ciblées attendra. Rappelons que le gouvernement avait annoncé le grand virage en novembre 2021, l’avait ensuite enterré en février 2022, puis déterré de nouveau en octobre 2023
En tout cas les consommateurs algériens exultent, malmenés par la montée exponentielle des tarifs pratiqués par les cafés et salons de thé. En un an le prix de la tasse dans les cafétérias de la capitale a été doublé, passant de 20-30 dinars à 50-60 dinars. Le paquet de café moulu de 250 grammes est allé au-delà de 400 dinars algériens (DA), soit plus de 1600 DA le kg.
D’après l’Office national des statistiques «les prix des biens alimentaires industriels accusent une augmentation de +1,7%, avec un taux remarquable de +34,4% pour le café et le thé infusion». Alors pas question de laisser s’installer les mêmes pratiques (spéculation, monopole…) qui pourrissent le quotidien des citoyens marocains, les pouvoirs publics algériens ont décidé d’agir énergiquement.
A noter que l’Algérie importe chaque 130 000 tonnes de café, pour une facture globale de 300 millions de dollars (c’est le prix avant la majoration sur le marché mondial). Décision a été prise de plafonner les prix pour soulager les consommateurs, le décret est tombé le 21 août 2024 dans le Journal officiel. Comme elles l’avaient fait pour les taux d’intérêt des prêts bancaires les autorités sont montées au front.
En conséquence le prix du café est fixé à 1250 DA le kg pour le café vert, torréfié ou moulu «arabica», et 1000 DA le kg pour le café vert robusta, torréfié ou moulu. A souligner que le prix du café robusta, le plus demandé en Algérie, a atteint des sommets ces derniers mois. L’arrêté interministériel fixant les modalités de subvention du café vert importé a été publié hier jeudi 29 août dans le Journal officiel n°59.
«Il est entendu par la compensation des prix du café vert importé, au sens des dispositions du présent arrêté, la prise en charge, par l’État, du différentiel entre le prix de revient réel du café et le prix de vente plafond, hors taxe, après déduction du montant de la marge bénéficiaire, appliqué par l’opérateur concerné par la compensation», indique le texte.
Par ailleurs le «montant de la compensation est majoré du différentiel entre le montant de la taxe sur la valeur ajoutée payé à l’importation et le montant de la taxe sur la valeur ajoutée au titre des opérations de vente du café objet de la compensation», ajoute la même source.
On a également appris que les «prix d’achat de référence du café vert, appliqués sur les marchés internationaux, sont publiés, mensuellement, par les services du ministère chargé du commerce, sur leurs sites web officiels ainsi que par tout autre moyen approprié».
Pour avoir droit à la subvention l’opérateur doit déposer un dossier à la «brigade mixte de contrôle, territorialement compétente, pour examen dans un délai n’excédant pas 30 jours à compter de la date du dépôt». Cette demande, «visée par la brigade mixte de contrôle, accompagnée d’un rapport détaillé, établi par ladite brigade, est transmise par la direction de commerce de wilaya, territorialement compétente, au secrétariat du comité de compensation, au niveau du ministère chargé du commerce».
Enfin sachez que le comité de la compensation «examine et évalue la demande et fixe le montant de compensation à attribuer à l’opérateur concerné, dans un délai n’excédant pas 30 jours, à compter de sa date de réception, en tenant compte des prix d’achat de référence» définis par l’arrêté interministériel.
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