Les autorités algériennes ont donné leur version des faits hier dimanche 3 septembre dans la soirée au sujet de la disparition tragique de deux vacanciers marocains résidant en France (dont un Franco-Marocain), dans les eaux frontalières avec le Maroc. Le ministère algérien de la Défense, dont relèvent les garde-côtes, a émis le communiqué qui suit sur la base des témoignages des agents impliqués dans les tirs mortels : «lors d’une patrouille de sécurisation et de contrôle au niveau de nos eaux territoriales, une unité des garde-côtes […] a intercepté, dans la soirée du mardi 29 août 2023 à 19h47, trois jet-skis ayant franchi clandestinement nos eaux territoriales»…
Le texte indique que la patrouille a lancé un «avertissement sonore» et a «sommé de s’arrêter à plusieurs reprises» les individus à bord des trois jet-skis. Ils ont «refusé d’obtempérer», dit le communiqué et ont «pris la fuite en effectuant des manœuvres dangereuses (…). Compte tenu de l’activité accrue des bandes de narcotrafiquants et du crime organisé dans cette région maritime frontalière, et devant l’obstination des passagers desdits jet-skis, les personnels des garde-côtes ont procédé à des tirs de sommation», précise le ministère algérien de la Défense.
«Après plusieurs tentatives, des coups de feu ont été tirés, contraignant un des jet-skis à s’immobiliser, alors que les deux autres ont pris la fuite», ajoute la même source. Le texte ajoute que le lendemain, le 30 août dernier, une autre patrouille des garde-côtes a récupéré à 17h «un cadavre masculin non identifié» et qui présentait «un impact de balle par arme à feu»…
«Le cadavre a été ensuite transféré vers la morgue de la polyclinique de Marsa Ben M’hidi [près de la frontière marocaine]». Le ministère algérien de la Défense a fini le communiqué par un appel aux «divers médias nationaux, les utilisateurs des réseaux sociaux et les citoyens à ne pas prêter attention aux fausses informations qui circulent visant à nuire à l’image honorable de l’Armée nationale populaire».
Rappelons que suite à l’incident qui s’est produit le 29 août dernier le parquet d’Oujda (nord-est du Maroc), ville frontalière de l’Algérie, avait «ordonné mercredi l’ouverture d’une enquête sur la base de déclarations d’une personne disant avoir été victime avec quatre autres jeunes d’un incident violent en mer», a confié une source judiciaire à l’agence marocaine MAP.
Les enquêtes ont été diligentées, selon la presse marocaine, «après la découverte du corps de Bilal Kissi sur la plage de Saïdia», à trois kilomètres de la frontière algérienne. Ce vacancier de 29 ans, relate le site Le360, qui a vu le jour et vit en France, est parti en mer avec son frère aîné Mohamed, 33 ans, franco-marocain également. Ce dernier a échappé aux tirs et a rejoint la station balnéaire de Saïdia. Leur cousin Abdelali Mechouar, un citoyen marocain ainsi que Smaïl Snabé, un ami franco-marocain, faisaient partie du groupe, chacun sur son jet-ski.
Les vacanciers étaient «cinq» au total et «se seraient égarés en mer lors d’une sortie de loisir», a indiqué une source judiciaire. Bilal Kissi, un commerçant papa de deux enfants de deux ans et deux mois, d’après le site marocain Le360, a été inhumé jeudi dernier à Bni Drar, près d’Oujda. D’après des témoignages repris par des médias au Maroc, la dépouille d’une autre victime, Abdelali Mechouar, serait conservée en Algérie. Selon des médias marocains, il est titulaire d’une carte de séjour en France et était connu comme commerçant dans un marché de Seine-Saint-Denis.
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