Economie

Alors l’Etat navigue à vue, l’ITES propose ses « solutions » pour la transition énergétique (1/4)

Alors l’Etat navigue à vue, l’ITES propose ses « solutions » pour la transition énergétique (1/4)

L’Institut Tunisien des Etudes stratégiques (ITES) relevant de la présidence de la République vient de publier en partenariat avec la fondation allemande « Konrad Adenauer Stiftung » qui est une fondation allemande proche de l’Union chrétienne-démocrate d’Allemagne (CDU) – parti conservateur de droite – une étude intitulée « la sécurité énergétique de la Tunisie à l’horizon 2030 ».

Dans le domaine énergétique, le partenariat tuniso-allemand s’est particulièrement renforcée à partir de 2012 avec la signature d’une déclaration d’intention commune visant officiellement à établir une coopération énergétique principalement axée sur les énergies renouvelables, la réduction de la consommation d’énergie, le développement durable et la protection du climat.

Au cours de la dernière décennie, l’indépendance énergétique de la Tunisie s’est sensiblement dégradée avec d’importantes répercussions négatives sur les comptes de la Nation, indique le rapport de l’ITES dans son introduction.

On note, de ce fait que dans un contexte énergétique mondial en mutation, un contexte sécuritaire régional incertain et de profonds changements du contexte national, la sécurité énergétique risque d’être encore plus fragilisée. L’ITES souligne que son étude comporte quatre chapitres : Au chapitre 1, elle traiter de la problématique de la sécurité énergétique, le chapitre 2, fait état du diagnostic de la situation présente.

Dans le chapitre 3, quatre scénarios exploratoires à l’horizon 2030 sont décrits dans le détail (micro-scénario par macro-concept et scénarios globaux) : un scénario tendanciel ou au fil de l’eau, un scénario souhaitable et réalisable, un scénario idéal et un scénario catastrophique. Le scénario souhaitable et les objectifs correspondants représentent la vision de la sécurité énergétique de la Tunisie à l’horizon 2030.  

Au chapitre 4, les objectifs stratégiques retenus pour le scénario souhaitable sont déclinés en orientations stratégiques et plans d’actions.

Au volet du diagnostic stratégique de la situation présente, on assure que la balance du commerce extérieur du secteur des hydrocarbures a atteint en 2019, un déficit record de 7,8 milliards de dinars. L’impact du secteur sur le déficit de la balance totale du commerce extérieur a atteint 40% après avoir été maintenu à environ 6% au cours de la décennie précédente, affirme-t-on. Ainsi, la dépendance énergétique s’est fortement dégradée au cours de la dernière décennie. En 2019, le taux de dépendance a atteint 58% contre 11% en 2010. 

Sous un autre angle, l’ITES précise que le montant de la subvention totale des produits du secteur a atteint un maximum de trois milliards de dinars courants en 2012 et en 2018, correspondant à une flambée des cours mondiaux du pétrole et du gaz. La subvention des produits pétroliers et du raffinage constitue la plus importante part (72% en moyenne) de la subvention de l’énergie.

Côté fiscal, l’institut considère qu’au cours des quinze dernières années, le bilan des recettes fiscales (TVA, droits de consommation, impôt pétrolier, recettes des participations, etc.) nettes des subventions des produits pétroliers a été à plusieurs reprises déficitaire.  Ceci a été démenti à maintes reprises pars plusieurs experts dans le secteur en se basant directement et littéralement sur des données officielles.

L’institut avance que le déficit a été particulièrement élevé en 2012 et en 2018 où il a atteint 1,3 et 1,0 milliard de dinars, respectivement. De cette analyse rétrospective, il ressort, d’après le rapport de l’ITES, que la sécurité d’approvisionnement de la Tunisie en énergie s’est globalement détériorée particulièrement au cours des dix dernières années.

On conclut qu’à l’horizon 2030, le maintien des tendances entraînerait une dégradation encore plus importante du déficit énergétique. Le taux de dépendance énergétique risque de dépasser 65% avec de sérieuses répercussions sur la sécurité d’approvisionnement du pays et sur les finances publiques (moins de recettes fiscales, détérioration de la balance du commerce extérieur et de la subvention).

Il a été indiqué sur le plan méthodologique que l’analyse des subventions s’est basée sur les chiffres des tableaux ressources – emplois publiés par l’INS dans son périodique « les Comptes de la Nation ». Les statistiques disponibles concernent les trois sous-secteurs : le raffinage de pétrole, l’extraction du pétrole et du gaz naturel et l’électricité et le gaz. La subvention de l’énergie représente en moyenne près de la moitié du montant total de la subvention de tous les secteurs, assure l’étude.

Que se passe-t-il en Tunisie?
Nous expliquons sur notre chaîne YouTube . Abonnez-vous!

Commentaires

Haut