Il est de notoriété publique que les relations personnelles entre le président turc, Recep Tayyip Erdoğan et son homologue français Emmanuel Macron sont exécrables, pires même que celles avec l’ancien président Nicolas Sarkozy, qui avait tout fait pour que le dossier d’adhésion de la Turquie à l’Union européenne ne passe pas. Le dossier des écoles françaises installées en Turquie fait partie des litiges entre Paris et Ankara…
La raison principale de la discorde : en vertu du principe de “réciprocité” Ankara insiste pour ouvrir en France des écoles turques, labellisées par l’État français, a confié une source proche du dossier. Paris freine des quatre fers et la chose est de moins en moins probable avec la montée de l’extrême droite en France. Alors les autorités turques s’énervent et éructent.
Le ministre turc de l’Éducation, Yusuf Tekin, a fustigé ce samedi 13 juillet “l’arrogance” de Paris dans ce bras de fer entre les deux pays. Les élèves turcs admis dans les écoles françaises en Turquie risquent de trinquer en premier dès la prochaine rentrée scolaire. La France rétorque qu’elle est “plus déterminée que jamais à poursuivre les négociations“.
“Ces écoles ont énormément apporté à la relation bilatérale franco-turque depuis des décennies. Nous sommes plus déterminés que jamais à poursuivre les négociations avec la ferme intention de les voir aboutir“, a commenté l’ambassadrice de France à Ankara, Isabelle Dumont…
“Il faut conclure un accord bilatéral (…) et le problème sera résolu, mais ils n’en veulent pas non plus. Bref, ils sont arrogants. C’est pourquoi nous n’avons pas encore trouvé de solution“, a réplique le ministre turc de l’Education dans un entretien avec le journal Haberturk. “Ces écoles ont été créées pour les enfants des employés des missions diplomatiques, mais elles ont commencé à accepter des élèves turcs. C’est contraire à la loi“, a-t-il asséné.
Dans une lettre adressée hier vendredi aux parents d’élèves l’Ambassade de France à Ankara leur a signifié que dès “l’année scolaire 2024-2025” les élèves turcs seront bannis des établissements français d’Istanbul et Ankara, alors que sans eux les classes se vident. Paris préfère ça que de voir des écoles turques trôner en France, avec tous les fantasmes d’islamisation et de radicalisation qu’on leur colle.
Si les négociations échouent les établissements français pourront continuer à recevoir les élèves turcs déjà inscrits mais c’est terminé pour les nouvelles inscriptions, a indiqué le ministre.
Par ailleurs M. Tekin a qualifié de «mensonge flagrant» et de «désinformation immorale» les bruits propagés par la presse turque selon lesquels Ankara exige des cours de religion dans les programmes des écoles françaises. D’après une source proche du dossier le gouvernement turc s’est borné à demander que les programmes scolaires adoptés par les établissements français en Turquie “se rapprochent” de ceux utilisés dans les écoles turques “pour au moins quelques matières“…
La France aurait dit Oui mais les autorités turques auraient brutalement “haussé le ton et mis la pression“, d’après la même source. Tout cela pour dire que les tensions entre les deux pays ne sont pas près de se calmer.
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