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Après la BNA et l’Office du Commerce place à la SNCFT : Ce qu’a confié ce conducteur est Gravissime

Après la BNA et l’Office du Commerce place à la SNCFT : Ce qu’a confié ce conducteur est Gravissime

C’est hélas devenu quasiment la norme : le président Kais Saied est obligé de prendre en main les gros dossiers pour les faire avancer. C’est l’illustration d’une déliquescence avancée des organismes publics qu’on enrayera difficilement, des structures censées veiller sur le bon fonctionnement de tous les rouages de l’Etat. Ce fut le cas à la Banque nationale agricole (BNA), avec pour conséquence immédiate le déclenchement de la machine judiciaire après le passage du président de la République. Bis repetita le 12 janvier 2024 après la visite fracassante de Kais Saied à l’Office du Commerce. Manifestement le chef de l’Etat devra remonter au front mais cette fois à la Société nationale des chemins de fer tunisiens (SNCFT) après le terrible déballage public de Issam Fitati, un conducteur de train…

Ce qu’il a dit hier jeudi 18 janvier sur IFM n’engage que lui, jusqu’à ce que la Justice fasse la lumière sur ses révélations, mais ce qui a été exposé est suffisamment grave pour qu’on en rende compte dans les détails. On dépasse les simples affaires de corruption au sein de l’entreprise publique, on parle d’actes qui attentent à la vie des citoyens. Issam Fitati affirme qu’il a été viré pour avoir ébruité deux dossiers explosifs : le premier a trait à des achats fictifs de moteurs et le deuxième concerne des traverses de chemin de fer défectueuses.

Il a ajouté que des cadres de la SNCFT avaient été incarcérés dans le cadre de la première affaire. Au sujet des traverses pointées du doigts il a déclaré que ces équipements endommagés avaient été acquis dans le seul but de provoquer des déraillements de train. La finalité était de monter des dossiers d’indemnisation dont certains fictifs. Toujours d’après lui dans plusieurs accidents les mêmes noms émergent sur les listes des dites victimes et on fait appel aux mêmes experts.

Il a affirmé que tout un stratagème a été inventé pour causer des accidents vu que le dispositif qui doit en principe sécuriser les trains n’existe que théoriquement. Dénommé GSM-R cet outil est un réseau de télécommunication numérique qui permet aux conducteurs de train et aux équipes techniques de communiquer en temps réel. En lieu et place de ce système de communication les conducteurs de la SNCFT se contentent de leurs téléphones portables, qui ne gardent pas les traces des conversations. Donc pas entendu pas pris…

Par ailleurs Issam Fitati a affirmé que les agents de la société de maintenance, une entreprise publique, eux aussi font leur beurre avec les accidents. Vu que ces employés ne sont sollicités qu’en cas de déraillement ils en sont venus à provoquer des opérations de maintenance en causant des accidents ou des pannes.

L’ex-conducteur de la SNCFT dit avoir informé le ministre du Transport de tous ces micmacs après le choc frontal entre deux trains à Mégrine en 2018, un accident qui avait causé un décès et une soixantaine de blessés. Mais rien n’a bougé selon ses dires. Autre révélation : l’inexistence du système de communication n’est pas la seule défaillance organisée d’après Fitati, les signalisations ferroviaires entre Tunis et Borj Cedria ne fonctionnaient pas, à ajouter aux feux des trains également hors service…

Tout ça fait beaucoup. A ce stade, je le répète, tout ce qui a été dit n’engage que Issam Fitati mais de toute évidence des investigations s’imposent et le cas échéant une réponse judiciaire, très rapidement. On n’a pas affaire à du menu fretin, on parle de la vie des usagers, de leur sécurité, des choses non négociables dans toute nation digne de ce nom.

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