Comme les autres pays membres de l’UEMOA (Union économique et monétaire ouest-africaine) le Bénin mise sur le marché régional pour financer son budget. Cette année les 8 pays de l’Union visent 9447 milliards de fcfa (15,7 milliards de dollars) et le Togo a déjà ouvert le bal. Mais il y a aussi le marché international et le Bénin pour la première fois a lancé des obligations en dollar. La Côte d’Ivoire l’a fait le mois dernier, avec un succès éclatant : 2,6 milliards de dollars prélevés sur un total de 8 milliards proposés par les investisseurs. Cotonou marche sur les pas d’Abidjan et d’après les premiers bruits l’affaire est très bien embarquée.
Le carnet de commandes des obligations en dollars américains émises par le Bénin hier mardi 6 février est déjà allé au-delà de 4,5 milliards de dollars, d’après le site d’information britannique Global Capital. L’opération, menée par les américains JP Morgan et Citigroup et le français Société Générale, devrait permettre au gouvernement de Patrice Talon de lever 750 millions de dollars.
La même source précise que d’après les échos des pourparlers autour du taux qui sera appliqué à ces obligations le coupon se situera entre 8,3% et 8,5%. Certes ce n’est pas aussi spectaculaire que le taux d’intérêt moyen de 6,61% décroché par la Côte d’Ivoire, mais pour un pays – le Bénin – qui jusqu’ici n’émettait ses obligations internationales qu’en euro c’est un excellent début.
A noter que l’émission des obligations a une maturité de 13 ans. Avant l’opération les autorités béninoises, sous la houlette du ministre des Finances Romuald Wadagni, ont fait un roadshow qui les a conduits à Londres et New York. C’est donc une affaire rondement menée et qui certainement fera des émules dans la sous-région et ailleurs en Afrique.
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