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Le Togo collecte 30 milliards de FCFA sur le marché régional alors que le Burkina a dû reculer : Quitter la CEDEAO coûte cher

Le Togo collecte 30 milliards de FCFA sur le marché régional alors que le Burkina a dû reculer : Quitter la CEDEAO coûte cher

Carton plein pour les autorités togolaises sur le marché des titres publics de l’UMOA. Troisième sortie d’affilée, troisième succès ce vendredi 2 février : 30 milliards de FCFA collectés au terme de l’émission simultanée de Bons (BAT) et d’Obligations Assimilables du Trésor (OAT). Une bouffée d’oxygène pour les caisses publiques…

Les fonds ramassés permettront à Lomé de muscler le budget du pays pour le ramener à 2179 milliards de FCFA. Dans le détail le Togo a engrangé 26 milliards de FCFA à travers des BAT stipulés sur une maturité d’un an et avec des taux d’intérêt divers. Les 4 milliards de FCFA restants ont été obtenus sur les OAT au taux d’intérêt annuel de 6,4%, sur 5 ans.

24 investisseurs ouest-africains ont proposé un paquet de 31 milliards de FCFA, ce qui fait un taux de couverture de 101%. Avec cette levée le Togo cumule 82 milliards de FCFA de fonds collectés sur le marché financier régional sur une prévision de 607 milliards FCFA.

Le 25 janvier 2024 on vous disait que les 8 pays de l’UEMOA (Union économique et monétaire ouest-africaine) projettent de collecter sur le marché régional 9447 milliards FCFA (quelque 15,7 milliards de dollars). La Côte d’Ivoire, le Mali et le Burkina Faso étaient les premiers à se manifester. Justement le Burkina a reculé le 31 janvier 2024 et a différé une émission simultanée de bons et obligations du Trésor qui devait lui permettre de collecter 35 milliards de FCFA (57,6 millions $)…

La direction générale d’UMOA-Titres, l’organisme domicilié à Dakar qui pilote ces opérations, n’a pas exposé les raisons de ce report mais il est très probable que les autorités burkinabé ont eu vent de la tiédeur des investisseurs, terrifiés par les dégâts économiques et financiers de la sortie fracassante de la CEDEAO (Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest).

Il y a aussi tous ces mauvais bruits sur l’abandon de la monnaie commune, le Franc CFA, des bruits lâchés par le chef de la junte burkinabé, le capitaine Ibrahim Traoré. La monnaie de l’UEMOA fait partie des “vestiges de la colonisation française” que le capitaine s’est juré d’abattre. Renverser toute la table (la France, la CEDEAO et tous les dits symboles de l’Occident) pourquoi pas, mais il faut en avoir les moyens. Et de toute évidence le Burkina n’a pas les moyens de cette politique.

Les investisseurs ont horreur des incertitudes et le fait est que Ouagadougou fonce sur une voie pavée d’inconnus et de périls pour la stabilité financière du pays, surtout quand on connait l’impact économique de la libre circulation des biens et personnes au sein de la CEDEAO.

A noter que le Sénégal s’apprête à sortir sur le marché régional pour collecter 200 milliards de FCFA. Il est certain que Dakar n’aura pas les mêmes déboires que le Burkina Faso…

 

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