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Après Saad Hariri l’ambassadeur du Liban à Paris risque gros pour viol et violences

Après Saad Hariri l’ambassadeur du Liban à Paris risque gros pour viol et violences

L’ambassadeur du Liban à Paris, Rami Adwan, a du souci à se faire. En effet les autorités françaises vont requérir ce lundi 5 juin la levée de son immunité pour qu’il s’explique dans une affaire de viol et violences volontaires présumés. «Face à la gravité des faits évoqués» la levée de cette immunité par le Liban est «nécessaire pour faciliter le travail de la justice française», avait indiqué le ministère français des Affaires étrangères vendredi dernier.

Deux anciennes employées de l’ambassade ont porté plainte contre M. Adwan, ont confié des sources proches du dossier, corroborant des informations du journal français en ligne Mediapart. Le suspect dément énergiquement…

A noter que cette affaire éclate après un autre procès retentissant à New York, celui de l’ancien Premier ministre libanais Saad Hariri, pour les mêmes crimes. Rappelons également les déboires judiciaires du gouverneur de la Banque centrale du Liban en France, pour détournement massif de fonds. Le moins qu’on puisse dire est que le Pays du Cèdre est englué dans une décadence morale sans précédent…

La première plainte contre l’ambassadeur du Liban à Paris, pour viol, date de juin 2022. La jeune femme, âgée de 31 ans et qui travaillait comme rédactrice, a déclaré avoir été violée en mai 2020 dans l’appartement privé de l’ambassadeur, en fonction depuis 2017. Elle dit dans sa plainte qu’elle a clairement refusé un rapport sexuel, qu’elle a crié et même pleuré.

En 2020 déjà elle s’était rendue au poste de police pour signaler des coups, de la part de Rami Adwan, suite à un échange musclé dans son bureau. Mais elle dit qu’elle n’avait pas porté plainte pour ne «pas briser la vie de cet homme», marié et père de famille. Pour corser l’affaire, elle reconnaît avoir eu une «relation amoureuse» avec l’ambassadeur, qui se livrait à des «violences psychologiques et physiques avec humiliations quotidiennes».

La seconde plainte remonte à février dernier. La victime présumée, âgée de 28 ans, fait état d’une kyrielle d’agressions physiques systémiques après des refus de rapport sexuel. Elle aussi avoue avoir eu une relation intime avec l’ambassadeur peu après qu’elle a été cooptée comme stagiaire, en 2018. Elle affirme que Rami Adwan a essayé de la heurter avec sa voiture après une empoignade en marge du Forum pour la paix à Caen, en septembre 2022. Elle déclare que l’ambassadeur a même tenté de l’étouffer chez elle en enfouissant sa face dans son lit, fin décembre dernier.

Face à ces terribles accusations Maître Karim Beylouni, l’avocat de Rami Adwan, a répliqué ceci : «Mon client conteste toute accusation d’agressions sous quelque forme que ce soit : verbale, morale, sexuelle. Il a eu, avec ces deux femmes entre 2018 et 2022, des relations amoureuses émaillées de disputes et de ruptures», rapporte Le Point.

Le Liban a fait savoir samedi dernier qu’il va envoyer des enquêteurs à Paris. Cette «commission d’enquête, présidée par le secrétaire général du ministère […] à l’ambassade à Paris», doit auditionner l’ambassadeur et le personnel de l’ambassade. L’équipe libanaise va aussi prendre langue avec les autorités françaises «pour clarifier» les données livrées à la presse et qui n’ont pas été communiquées au ministère libanais «par les voies diplomatiques», a dit le ministère libanais des Affaires étrangères dans un communiqué.

 

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