La Suisse connaît actuellement un essor considérable sur le marché de l’emploi, avec un nombre record d’offres d’emploi et une immigration accrue. Cependant, malgré cette prospérité, les salaires ne suivent pas la tendance attendue, suscitant des interrogations.
Le marché de l’emploi en Suisse est en pleine expansion, marqué par un nombre record d’offres d’emploi et une immigration croissante. Alors que le boom économique se poursuit après la pandémie de Covid-19, le pays observe une pénurie de main-d’œuvre sans précédent, avec des statistiques montrant le plus bas taux de chômage des 15 à 20 dernières années.
L’immigration atteint des niveaux sans précédent, avec environ six millions de nouveaux immigrants permanents dans les pays de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). Cependant, malgré la demande croissante de main-d’œuvre, les salaires ne suivent pas la même trajectoire ascendante que dans d’autres économies, telles que les États-Unis.
Aux États-Unis, le boom économique a non seulement réduit le chômage à des niveaux historiquement bas, mais a également entraîné une augmentation significative des salaires des travailleurs peu qualifiés. Une étude révèle même un “nivellement inattendu” des écarts salariaux, annulant une partie des inégalités accumulées au cours des dernières décennies.
Cependant, en Suisse, la situation est différente, avec des salaires enregistrant une croissance décevante pour les travailleurs, notamment si l’on prend en compte l’inflation. Les négociations salariales en cours ne semblent pas compenser la perte de pouvoir d’achat subie en 2022.
Une explication possible à cette divergence réside dans le maintien de la fidélité des travailleurs à leurs entreprises en Suisse, évitant ainsi la vague de licenciements observée aux États-Unis. Les travailleurs suisses ne semblent pas avoir emboîté le pas de la “grande démission” observée outre-Atlantique, où de nombreux travailleurs ont profité du boom économique pour chercher des opportunités plus attractives.
Une autre explication potentielle réside dans une possible “illusion monétaire” en Suisse, où les travailleurs pourraient ne pas être aussi insatisfaits que l’évolution des salaires pourrait le laisser supposer. Des améliorations des conditions de travail, négociées individuellement par les travailleurs, pourraient contribuer à cette satisfaction malgré une croissance salariale en apparence décevante.
Une autre explication est que les nouveaux salariés immigrés n’ont pas le choix que d’accepter les salaires proposés par les entreprises accueillantes et qui sont plus bas que les salaires du marché suisse.
En dépit de ces conjectures, la Suisse demeure confrontée à un paradoxe économique : un marché de l’emploi en plein essor, une demande de main-d’œuvre sans précédent, mais des salaires en stagnation apparente.
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