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Ça intéressera beaucoup la France et d’autres : le Maroc sera un ténor mondial de l’uranium

Ça intéressera beaucoup la France et d’autres : le Maroc sera un ténor mondial de l’uranium

Le phosphate marocain est déjà au centre de toutes les attentions du fait surtout de l’avènement des véhicules électriques. Il le sera encore plus après la publication du rapport du think tank américain Middle East Institute. D’après ce document les grosses réserves de phosphate du royaume renferment près de 6,9 millions de tonnes d’uranium, ce qui à terme fera du Maroc l’un des ténors mondiaux de ce minerai. La France, dont l’imposant parc nucléaire dévore beaucoup d’uranium, sera très intéressée par la nouvelle, surtout avec le danger qui plane sur son business au Niger suite au coup d’Etat du 26 juillet dernier.

Le professeur Michael Tanchum est formel : le Maroc est assis sur des mines d’or avec 73% des réserves mondiales de phosphate naturel. «Selon des estimations géologiques, le phosphate marocain contient plus de trois fois les 1,9 million de tonnes d’uranium contenues dans les plus grandes réserves mondiales de minerai d’uranium en Australie», déclare le chercheur…

Rappelons que l’Australie est classée 4ème producteur mondial du précieux métal en 2022, avec 4087 tonnes, d’après l’Association nucléaire mondiale (ANM). A souligner qu’en mars dernier l’institut américain US Geological Survey plaçait le Maroc au rang de deuxième producteur mondial de phosphate l’an dernier, avec 40 millions de tonnes, derrière la Chine avec ses 85 millions de tonnes.

Le royaume est idéalement positionné pour franchir les paliers supérieurs dans la production d’uranium vu que l’OCP (Office chérifien des phosphates) a une solide expertise dans la fabrication de l’acide phosphorique, entamée dans les années 1980. A noter que c’est un produit intermédiaire pour obtenir des engrais phosphatés d’où l’uranium peut être extrait.

D’après le chercheur américain l’entreprise marocaine a sorti de ses usines 40,7 millions de tonnes de phosphate et produit 7,1 millions de tonnes d’acide phosphorique en 2020, une avancée notable qui ouvre des horizons. «Au cours des dernières années, l’OCP a examiné le rôle que la récupération de l’uranium peut jouer dans la durabilité de ses propres opérations, en faisant appel aux installations de recherche de l’Université Mohammed VI polytechnique pour valoriser le concept pour les décennies à venir», dit le spécialiste, cité par Le 360.

Toujours d’après lui le producteur de phosphate Prayon, opérant en Belgique et contrôlé conjointement par l’OCP et Wallonie Entreprendre, «a récupéré environ 690 tonnes d’uranium à partir de roches phosphatées marocaines entre 1975 et 1999». Par ailleurs la montée des prix de l’uranium sur le marché mondial a provoqué un intérêt accru pour la production de ce minerai à partir de l’acide phosphorique. «Le prix au comptant de l’uranium s’élevait à 56,23 dollars la livre au 30 juin 2023, contre 40,33 dollars durant la même période l’année dernière, soit une hausse de 39,42%», souligne l’expert du Middle East Institute.

L’uranium pourrait donc devenir très vite un des atouts majeurs du Maroc, surtout quand on sait qu’il va bien au-delà de l’énergie : il y a aussi son utilisation dans la médecine, l’agriculture et moult secteurs industriels. Mais pour la France il s’agira avant tout de trouver le moyen de renouer les liens avec l’allié historique, des relations mises à mal par l’affaire Pegasus, du nom de ce logiciel israélien dont se seraient servi des parties au Maroc pour espionner le téléphone du président français, entre autres.

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