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Coup d’État au Niger : ça sent le roussi pour Bazoum et Paris, l’UA refuse l’intervention militaire

Coup d’État au Niger : ça sent le roussi pour Bazoum et Paris, l’UA refuse l’intervention militaire

Alors que la CEDEAO s’apprêtait à se réunir demain jeudi et après demain vendredi pour battre les tambours de la guerre, patatras : l’Union africaine (UA) dit “Niet” au recours à la force pour déloger les auteurs du coup d’Etat du 26 juillet dernier au Niger. Ainsi en a décidé le Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l’UA au terme d’une réunion “tendue“ qui a duré “plus de dix heures“…

L’information a été rapportée ce mercredi 16 août par le journal français Le Monde, qui a recueilli les confidences des participants à cette rencontre. Le CPS préfère s’en tenir à l’exclusion temporaire du Niger de toutes les activités de l’UA et à la batterie de sanctions.

Rappelons que le secrétaire d’Etat américain, Antony Blinken, a réaffirmé qu’il faut en l’état écarter l’option militaire et mettre le curseur sur un règlement diplomatique. La France elle s’est rangée derrière les résolutions de la CEDEAO, même en cas d’usage de la force pour rétablir l’ordre constitutionnel au Niger.

Bon, Paris ne le dira jamais mais il a sans doute une nette préférence pour l’intervention militaire pour s’éviter les mêmes tourments qu’au Mali et au Burkina Faso, d’où tous les soldats français ont été expulsés. Et depuis c’est une escalade dont on ne voit pas le bout. Au Niger ce serait encore plus dommageable vu les gros intérêts économiques sur place, notamment l’exploitation de l’uranium qui alimente le parc nucléaire français.

Une autre source diplomatique, reprise par d’autres médias français, a confié que les pays d’Afrique australe, d’Afrique centrale et d’Afrique du Nord étaient “vent debout contre toute intervention militaire“ lors de la réunion du CPS de l’UA…

Un diplomate, sous le sceau de l’anonymat, a déclaré ceci : “tout en rappelant notre politique de tolérance zéro face aux changements anticonstitutionnels de gouvernement, nous avons choisi de ne pas soutenir une intervention militaire au Niger, parce qu’elle pourrait déboucher sur un bain de sang et causer plus de dégâts qu’il n’en existe actuellement“…

Pour le président Mohamed Bazoum, qui est toujours aux mains des putschistes, ça sent sacrément le roussi. Rappelons que l’UA avait dès les premières heures du coup d’Etat adopté la même ligne dure que l’organisation ouest-africaine. Elle vient de tourner casaque, sous la pression de l’Algérie, du Tchad, du Cap-Vert, etc.

On se demandait si la CEDEAO et la France n’étaient pas en train de perdre la partie au Niger, cette volte-face spectaculaire de l’UA conforte cette hypothèse, même si rien n’est gravé sur le marbre…

 

 

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