Le service de la dette extérieure a baissé légèrement ce qui a permis une amélioration du stock des réserves en devises et ce, en dépit de la poursuite de son impact sur les équilibres extérieurs fondamentaux du pays de fait de son absorption d’une part importante des recettes des secteurs pourvoyeurs de devises tels que le tourisme outre l’érosion du service de la dette des transferts des TRE considérés parmi les premières ressources en monnaies étrangères pour la Tunisie.
Toujours est-il et bien qu’il soit en dessus du niveau de sécurité, le stock des réserves n’a cessé de baisser, ces derniers mois, suite principalement aux règlements des échéances importantes de la dette extérieure et les paiements en devises de plus en plus lourds pour l’achat de produits de base, aussi bien alimentaires qu’énergétiques.
Baisse du service de dette extérieure
Selon le bulletin quotidien des indicateurs financiers et monétaires de la Banque Centrale de Tunisie (BCT) paru aujourd’hui mercredi 26 avril 2023, le service de la dette extérieure cumulée a atteint le 20 du mois courant environ 2651,4 millions de dinars (MD) contre 2974,1 MD au cours de la même période de l’année précédente.
Cependant, le service de la dette extérieure dépasse le double des recettes touristiques qui se sont limitées à 1180,6 MD et la totalité des transferts de la diaspora qui se sont accrus légèrement par rapport à l’année 2022 de 2180,6 MD à 2339,6 MD. Le rythme d’évolution de ses transferts (+159,0 MD) commence à ralentir par rapport à l’année dernière et ce, sous l’effet de la montée de l’inflation dans les pays d’accueil de la diaspora notamment en Europe.
Les crédits bancaires à l’Etat matérialisés par des bons du Trésor, se sont élevés, d’après les statistiques à 24379,8 MD en accroissement de 16% comparativement à l’année dernière et sont répartis entre bons du Trésor à court terme (8057,9 MD) et bons du Trésor assimilables (16321,9 MD).
L’encours des bons du Trésor assimilables est en baisse par rapport à l’année précédente pour des raisons liées à l’arbitrage des taux qui n’ont cessé de connaitre des augmentations successives notamment l’année dernière.
L’encours des bons du Trésor à court terme a presque que doublé (+91%) ce qui s’explique par l’importance des besoins urgents de l’Etat pour financier le déficit budgétaire.
Réserves en devises stables
En dépit de l’accroissement du coût des importations des produits de base et de l’énergie et ce, parallèlement à l’augmentation limitée des revenus des Tunisiens résidents à l’étranger, la baisse du service de la dette extérieure, selon les chiffres de l’institut d’émission, a entrainé le maintien du niveau des réserves en devises à 22328,0 MD soit 96 jours d’importation. Néanmoins, la valeur du dinar a baissé notamment par rapport à l’euro de 3,22% comparativement à l’année dernière. La monnaie unique vaut actuellement 3,36 dinars.
Notons qu’il est prévu que les dépenses de remboursement du service de la dette publique devraient augmenter de 44,4% en 2023 pour atteindre 20,7 milliards de dinars compte tenu d’une augmentation des charges de principal et d’intérêts de 54,4% et 23%, respectivement. Il est attendu aussi que l’Etat continue à recourir massivement à l’endettement bancaire cette année, du fait que le budget 2023 estime la valeur des emprunts de ce type à 8,2 milliards de dinars.
Selon les données du budget 2023, l’encours de la dette publique atteindra 125,6 milliards de dinars au terme de cette année, soit 77,4% du PIB. Pour couvrir le déficit budgétaire, qui devrait atteindre 8,9 milliards de dinars (5,5% du PIB), les autorités sont censées mobiliser des ressources d’emprunt totales de 24,1 milliards de dinars.
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