Pas de chance pour les artisans du nouveau navire de guerre nord-coréen, son naufrage s’est produit devant le bouillant Kim Jong-un. Un ratage qui a fait les gros titres dans le monde entier et qui a jeté l’opprobre sur un régime qui grille 40% de son maigre budget dans l’armement. Kim Jong-un était venu célébrer sa capacité de nuisance et troubler un peu plus le sommeil des présidents voisins, à l’arrivée il s’est couvert de honte. Il faudra bien que quelques uns payent même si ça ne lavera pas l’affront national.
Les arrestations de responsables pleuvent après le cuisant échec de la semaine dernière. Sur les images satellites on a vu que les autorités se sont donné beaucoup de mal pour camoufler le désastre avec des bâches bleues. Un activisme ridicule au regard de tous ces satellites espions – surtout américains – qui pointent vers la Corée du Nord. Ce sont les mêmes qui avaient capté le naufrage du sous-marin à propulsion nucléaire chinois et le crash du super-missile russe.
Pékin et Moscou ont peut-être été plus cléments avec les responsables techniques après ces fiascos, en tout cas nous n’avons pas eu vent de purges ou d’atrocités. Mais en même temps cela ne veut rien dire, il se passe tellement de choses passées sous silence dans ces pays corsetés. Les atrocités, la Corée du Nord les assume publiquement. Ce lundi 26 mai une quatrième personne a été interpellée après le naufrage du destroyer de 5000 tonnes jeudi dernier.
Pour rappel le navire, qui sortait à peine de l’usine, s’était rapidement couché sur le flanc quand il a touché l’eau. Un couac qui a provoqué la colère du dictateur. Le bateau est resté là, bloqué. D’après l’agence d’Etat KCNA, au moins 4 personnes ont été incarcérées : des responsables du chantier naval, le patron du bureau de construction de la coque, un cadre administratif et un haut fonctionnaire du Parti en charge de l’industrie des munitions.
Pour Kim Jong-un c’est un «acte criminel» et ce genre de chose se paye très cher dans cette contrée où le leader a droit de vie et de mort sur tous les citoyens, sans exception. En septembre 2024 il avait fait exécuter des dizaines de responsables pour ce qu’il considérait comme des manquements ayant aggravé les inondations meurtrières (des milliers de décès)…
Cette fois on ne sait pas ce qu’il fera à ceux qui ont pourri sa fête, ce qui est certain qu’ils sont très mal embarqués. Les investigations se poursuivent et les autorités assurent que le fond du navire n’a pas été troué – mais personne n’est obligé de les croire -, contrairement à ce qui a été avancé au départ. Le gouvernement parle de dommages mineurs et déclare que le bâtiment pourrait être relevé et retapé d’ici une dizaine de jours.
Une inspection interne aurait permis d’établir qu’aucun trou n’avait été repéré dans la coque, mais que la partie tribord avait été égratignée, ce qui a ouvert la voie à l’eau de mer par l’arrière à travers le canal de sauvetage, indique le rapport.
Ce lancement loupé devait être le point d’orgue de la modernisation de la flotte nord-coréenne. Un premier destroyer avait été mis à l’eau avec succès le mois dernier. Il n’est pas impossible que l’empressement de Kim Jong-un pour éblouir le monde entier ait fait sauter quelques réglages techniques essentiels. Mais ça le leader nord-coréen ne l’assumera pas, d’autres porteront le chapeau…
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