Ils avancent, les leaders arabes reculent, le monde et les valeurs universelles reculent. Ce que les extrémistes du gouvernement israélien infligent depuis 19 mois aux Gazaouis était écrit dès le 7 octobre 2023. Ce que le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu fait subir au Hamas et qui est tacitement validé par les chancelleries arabes était écrit. Tout ce qui a été dit et argué depuis n’est que motif fallacieux pour réaliser les sombres desseins de l’Etat hébreu…
On savait depuis la trêve de 45 jours, qui a donné la preuve évidente que les combattants palestiniens s’étaient requinqués, que Tsahal reviendrait pour les achever, quitte à commettre d’autres massacres de masse. Ce que Tel-Aviv projette de faire de l’enclave palestinienne a été assumé publiquement par Israël en février dernier, un plan validé par le président américain Donald Trump et qui l’a repris à son compte dans un film de très mauvais goût, devant les protestations molles des dirigeants arabes.
Ce que l’Etat hébreu veut faire de Gaza et de ses habitants a été exposé par les deux pires ennemis des Palestiniens dès janvier 2024. L’un eux l’a redit ce mardi 6 mai. Ce sinistre personnage est le ministre israélien des Finances, Bezalel Smotrich (l’autre apôtre du mal est le ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir). Il a déclaré que Gaza sera «totalement détruite» au terme de la guerre entre Israël et le Hamas, et que la population gazaouie devra migrer vers d’autres pays.
Ce ministre d’extrême droite et fier de l’être a pris la parole lors d’un colloque organisé dans la colonie israélienne d’Ofra, en Cisjordanie occupée. C’est cela sa vision de l’après-guerre à Gaza. Il a tout prévu, dans les moindres détails, des détails sordides : la population civile sera dans un premier temps poussée vers le Sud, puis commencerait à «partir en grand nombre vers des pays tiers».
«Dans six mois, il n’y aura plus de Hamas à Gaza», a-t-il martelé, cité par i24 News. «Le Hamas n’existera plus à Gaza, point final. Ni comme entité militaire, ni civile, ni gouvernementale (…). Aucune organisation ne pourra verser des salaires ou administrer quoi que ce soit (…). Le reste de la bande sera vide» et «d’ici quelques mois, nous pourrons déclarer victoire, sans équivoque», a-t-il conclu.
Tout est dit, le plus clairement du monde. Des mots qui claquent et qui sont certainement arrivés aux oreilles de tous les décideurs du monde arabe. Personne ne pourra se défausser en prétextant qu’il ne savait pas, qu’il n’a pas entendu. Les Européens ne viendront pas sauver les Gazaouis, encore moins les Américains, les Chinois, les Indiens ou que sais-je encore. Il ne reste que les leaders arabes, face à leurs responsabilités devant l’Histoire.
Par le passé les capitales arabes n’ont jamais brillé par leur volonté farouche de régler les problèmes de leurs “frères” palestiniens. Elles ont manqué tous les rendez-vous, tous sans exception. Il est permis de douter qu’elles feront mieux cette fois…
Il faut revenir à la dernière sortie du président français sur la Palestine, tout y est. Il a clairement dit que le Hamas est définitivement hors jeu. C’est ce qu’il répétera à la conférence à l’ONU, en juin prochain à New York, un événement co-présidé par l’Arabie saoudite. Tout un symbole. Pour ce qui restera de Gaza et de ses habitants après l’enfer que leur prépare Tsahal, on verra bien.
Que se passe-t-il en Tunisie?
Nous expliquons sur notre chaîne YouTube . Abonnez-vous!

Commentaires