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Derrière la bonhomie du pape François se cache un dur : il limoge un évêque américain qui le critiquait

Derrière la bonhomie du pape François se cache un dur : il limoge un évêque américain qui le critiquait

Le pape François a surpris et pas peu. Personne ne s’attendait à une telle frappe dans ses rangs, ce qu’on sait du Saint-Père c’est de la bonhomie, une gentillesse et une bonté infinies. C’est une toute autre facette que le saint homme vient de montrer : il a limogé sans ménagement l’évêque américain Joseph Strickland, un conservateur pur et dur (il s’entendait bien avec l’ex-pape Benoît XVI, qui l’avait installé en 2012) qui avait pris la mauvaise habitude de critiquer les faits et gestes du souverain pontife…

Le Saint-Père a relevé du gouvernement pastoral du diocèse de Tyler (Etats-Unis) Joseph E. Strickland“, a officialisé l’Etat du Vatican dans un communiqué. Il y a quelques semaines, en juin, le pape avait envoyé deux évêques américains dans le diocèse de M. Strickland, au Texas, pour cuisiner les ouailles de l’évêque américain et enquêter autour de lui.

L’évêque d’Austin, Joe Vasquez, a été propulsé administrateur apostolique du diocèse, indique le même texte.

L’affaire fait les choux gras des commentateurs, en effet il est très rare qu’un évêque soit éjecté de la sorte, d’habitude on lui met la pression pour qu’il prenne lui-même la décision de démissionner. Cette fois le pape n’a pas souhaité s’embarrasser de ces procédés politiquement corrects. Selon le cardinal texan Daniel DiNardo cette révocation est la résultante d’une enquête diligentée par François sur “tous les aspects de la gouvernance et de la direction” du diocèse piloté par M. Strickland…

Et la visite apostolique de juin dernier aurait établi qu’il n’était “pas possible” de garder cet évêque pas comme les autres à son poste, toujours selon la même source. Par contre silence total du côté du Vatican sur les raisons de la venue des émissaires du pape chez l’évêque américain déchu et encore plus sur ce qui lui est précisément reproché. Ce qu’on sait c’est que M. Strickland a mentionné que les deux évêques avaient passé une semaine à interroger l’évêque et son entourage sur la bonne marche du diocèse.

Jeudi dernier on a clairement demandé à M. Strickland, 65 ans, de partir, mais il a refusé. Alors le pape l’a démis de ses fonctions, a rapporté le cardinal DiNardo…

Je maintiens toutes les choses qui ont fait l’objet de plaintes contre moi“, a assumé l’évêque sur le site catholique conservateur canadien LifeSiteNews, écrit un article publié samedi dernier. Il a ajouté qu’il a refusé de se plier aux injonctions de François – entreprendre des réformes – parce que “je ne peux pas affamer une partie de mon troupeau (…). Je le referais de la même manière“, a-t-il martelé, selon l’article.

Dans un blog publié sur son site web en septembre dernier il avait commenté les bruits selon lesquels le Vatican réclame sa tête. “Je ne peux pas démissionner de mon poste d’évêque de Tyler, car cela reviendrait à abandonner le troupeau dont j’ai la charge“, avait-il écrit. “J’ai également déclaré que je respecterai l’autorité du pape François s’il me démet de mes fonctions d’évêque de Tyler“, avait-il ajouté.

Le pape argentin, âgé de 86 ans, a tenté de rendre l’Eglise plus démocratique, même pour les voix les plus singulières. Mais il faut croire que cette expérimentation a ses limites, surtout aux USA où les hommes d’église sont plus portés sur les dogmes traditionnels que les autres. Dans un message posté début 2023 sur X (ex-Twitter) M. Strickland avait carrément accusé le pape de “saper le dépôt de la foi“.

Beaucoup de détracteurs du pape François lui reprochent sa mollesse sur l’avortement et sa compassion à l’endroit des personnes homosexuelles ou divorcées. Dans une réunion des jésuites à Lisbonne François avait critiqué “l’attitude fortement réactionnaire” de certains catholiques aux Etats-Unis…

Il avait déclaré que se réfugier dans le passé “était inutile et (qu’il fallait) comprendre qu’il existe une évolution appropriée dans la manière d’appréhender les questions de foi et de morale“. En tout cas ce qui est certain c’est que le pape ne comprend pas qu’on ne puisse pas le comprendre et le suivre.

 

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