Economie

En dépit de la hausse de la production énergétique de 29%, le gouvernement augmente les prix des carburants

En dépit de la hausse de la production énergétique de 29%, le gouvernement augmente les prix des carburants

L’Observatoire Nationale de l’Energie et des Mines (ONEM) vient de publier aujourd’hui mardi 1 février 2022 son rapport mensuel de conjoncture énergétiques à fin décembre 2021.

Les ressources en énergie primaire se sont situées à 5.1 millions de tonnes d’équivalent pétrole (Mtep) en 2021, enregistrant une hausse par rapport à la même période de l’année précédente de 29%, indique le bulletin. Cette hausse est due à l’augmentation de la production nationale du pétrole, du gaz et aussi de la redevance du passage du gaz algérien qui a enregistré une hausse de 85% durant 2021 par rapport à la même période de l’année précédente.

Selon l’observatoire, les ressources en énergie primaire restent dominées par la production nationale de pétrole et du gaz qui participent tous les deux à hauteur de 77% de la totalité des ressources d’énergie primaire. La part de la redevance du gaz algérien est passée de 13% à 19%. La part de l’électricité renouvelable (production STEG uniquement) reste timide et ne représente que 1% des ressources primaires.

D’après les données officielles, la demande en énergie primaire a augmenté de 7% entre 2020 et 2021 pour passer de 9.1 Mtep à 9.7 Mtep : la demande de gaz naturel a augmenté de 5% et celle des produits pétroliers de 8%.

En comptabilisant la redevance, le bilan d’énergie primaire fait apparaître en 2021, un déficit de 4.6 Mtep contre un déficit enregistré en 2020 de 5.2 Mtep. Le taux d’indépendance énergétique, qui représente le ratio des ressources d’énergie primaire par la consommation primaire, s’est situé à 52% en 2021 contre 43% en 2020, souligne-t-on. Toutefois, sans comptabilisation de la redevance, le taux d’indépendance énergétique se limiterait à 42% contre 38%. Le déficit du bilan d’énergie primaire a baissé de 11% en 2021 par rapport à 2020, cette baisse est due à l’amélioration des ressources d’énergie primaire.

Le ministère de l’Industrie, des mines et de l’énergie et le ministère du Commerce et du développement des exportations a annoncé, hier lundi, un accroissement des prix de certains produits pétroliers, de 3% en moyenne et d’un seul coup. La ministre Neila Nouira Gonji, avait récemment déclaré que l’ « ajustement » automatique des prix des hydrocarbures (à la hausse ou à la baisse) est fixé à 3% au lieu de 5% sur toute l’année 2022, affirmant que l’Etat a mis en place des politiques visant à atténuer le déficit énergétique.

Le ministère a expliqué cette décision par l’accroissement des prix des carburants par la hausse du prix mondial du pétrole brut qui a atteint récemment des « niveaux record », sachant que chaque augmentation d’un dollar le baril entraîne, d’après les données gouvernementales, des besoins de financement supplémentaires pour le régime des hydrocarbures, de l’électricité et du gaz, s’élevant à 140 millions de dinars par an.

Néanmoins, l’analyse des chiffres relatifs à la subvention des produits pétroliers montre que ceux-ci subissent une lourde taxation qui dépasse souvent la valeur de la compensation de l’Etat.

En se référant aux dernières données actualisées en 2019 et relatives aux importations des produits pétroliers, aux subventions et au système de taxation, la valeur de la compensation à la vente d’un litre d’essence sans plomb est de 238 millimes contre le paiement de taxes (Taxe sur la valeur ajoutée et Droit de consommation) de 743 millimes, ceci veut dire que le consommateur paye 505 millimes de plus par rapport au coût réel de commercialisation de ce produit.

Cette marge de profit de l’Etat est de 143 millimes pour un litre de Gasoil sans souffre et est de 54 millimes pour un litre de pétrole industriel. Ces produits sont les plus consommés en Tunisie et qu’on prétend les vendre comme produits totalement subventionnés par les fonds de la caisse de compensation.

Rappelons que « Tunisie Numérique » a présenté récemment en exclusivité un document élaboré par la Présidence du Gouvernement et qui fait état de mesures pour la levée progressive de la compensation des produits de base afin d’atteindre les prix « réels » à l’horizon de 2026.

Parmi ces mesures, figurent la mise en place d’un mécanisme d’ajustement automatique des prix, la mise en place d’un comité d’ajustement automatique des prix de l’électricité et du gaz et c’est dans ce contexte que le gouvernement tunisien compte économiser 1043 millions de dinars (MD) en 2022, suite à l’activation du mécanisme d’ajustement automatique des prix du carburant et 204 MD à travers la hausse des prix de l’électricité.

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