Les résultats d’une évaluation de la disponibilité en eau douce renouvelable et des indicateurs de la cible 6.4 de l’ODD6 (niveau de stress hydrique) pour les gouvernorats de Zaghouan, Nabeul, Mahdia et Kébili montrent que le secteur agricole est le plus gros consommateur d’eau ((environ 80 % de l’utilisation totale de l’eau) mais par rapport aux autres secteurs d’activités, il génère une efficience d’utilisation de l’eau plus faible. En outre, les résultats indiquent que l’indicateur du niveau de stress hydrique est assez élevé pour tous les gouvernorats.
La Tunisie est un pays qui souffre d’une pénurie d’eau et se place, avec une disponibilité de près de 400 m3 /habitant/an, au-dessous du seuil de pénurie absolu. Elle est fortement exposée aux changements climatiques et au stress hydrique qui affectent le développement durable.
Les résultats de cette évaluation publiés par l’ONAGRI ont confirmé que les ressources en eau subissent des pressions dues à l’augmentation de la demande pour les divers secteurs d’activités socio-économiques en plus des effets de changement climatique. Les problèmes de la quantité et de la qualité de ces ressources demeurent un souci de premier ordre.
L’analyse de l’indicateur d’efficience de l’utilisation de l’eau et l’indicateur du niveau de stress hydrique pour les quatre gouvernorats indiquent la forte disparité des résultats obtenus à l’échelle régionale comparée à la moyenne nationale.
Face à cette situation, il a été recommandé de procéder à une gestion rationnelle de l’irrigation au niveau de la parcelle et une meilleure valorisation des RE dans le secteur agricole moyennant notamment le choix des cultures moins consommatrices d’eau et ont en même temps une bonne valeur ajoutée.
D’autres outils d’aide à la décision pour l’agriculture peuvent, selon la même analyse, êtres préconisés, notamment l’orientation vers le pilotage de l’irrigation en utilisant les nouvelles technologies de l’information (irrigation intelligente, télédétection).
En outre, les résultats indiquent que l’indicateur du niveau de stress hydrique est assez élevé pour tous les gouvernorats. Dans ce cadre, l’orientation vers des cultures moins consommatrices d’eau dans les régions arides ainsi que l’économie d’eau peuvent contribuer à atténuer l’effet du stress hydrique.
De même, pour une bonne gouvernance du secteur de l’eau et une gestion durable et équitable des ressources en eaux, il est recommandé d’institutionnaliser l’évaluation de ces indicateurs au niveau de chaque gouvernorat ce qui permettra au décideur de revoir la stratégie de production agricole ainsi que celle de l’allocation de la ressource entre les différents usages et les différentes régions du pays.
Par ailleurs, il est préconisé de renforcer les capacités des différents arrondissements au sein des CRDAs et tout particulièrement le département statistique pour le suivi et l’évaluation de ces indicateurs dans le futur et pour créer de la cohérence entre les différentes données fournies par les différents arrondissements.
Étant donné que les données nécessaires pour le calcul et l’évaluation de ces indicateurs concernent des secteurs différents et proviennent de sources différentes, une coordination intersectorielle nationale est indispensable pour assurer la collecte régulière et en temps voulu des données.
En outre, il est nécessaire de réaliser des études spécifiques pour l’évaluation des débits écologiques sur la base des données propres aux gouvernorats.
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