Economie

Evolution des transferts migratoires au monde de 7,3% : la diaspora tunisienne à l’honneur

Evolution des transferts migratoires au monde de 7,3% : la diaspora tunisienne à l’honneur

Les envois de fonds vers les pays à revenu faible et intermédiaire devraient connaître une forte augmentation de 7,3% et s’élever à 589 milliards de dollars en 2021, vient d’indiquer la Banque Mondiale. La dernière note d’information l’institution financière internationale sur les migrations et le développement, publiée le 17 courant, révèle en effet que ce rebond est supérieur aux prévisions antérieures. Il confirme la robustesse des flux déjà observée en 2020, quand les transferts migratoires n’ont baissé que de 1,7% en dépit de la grave récession mondiale provoquée par pandémie de la COVID-19, assure la Banque Mondiale.

D’après la Banque, pour la deuxième année consécutive, les transferts d’argent vers les pays à revenu faible et intermédiaire (hors Chine) devraient excéder la somme des investissements directs étrangers (IDE) et de l’aide publique au développement (APD) ce qui souligne l’importance de ces flux, qui constituent une véritable bouée de sauvetage en permettant aux ménages de financer des produits essentiels tels que la nourriture, la santé et l’éducation pendant les périodes de difficultés économiques dans les pays d’origine des migrants.

« Les remises migratoires ont largement complété les programmes gouvernementaux de transferts monétaires pour aider les familles souffrant de précarité économique pendant la crise de la COVID-19. Faciliter ces envois de fonds pour soulager les budgets des ménages mis à rude épreuve devrait être un élément clé des politiques nationales visant à soutenir un redressement global après la pandémie », fait observer Michal Rutkowski, directeur mondial Protection sociale et emploi à la Banque mondiale.

Les données de l’institution financière internationale montrent que les envois de fonds vers les pays en développement de la région Moyen-Orient et Afrique du Nord devraient avoir augmenté d’environ 9,7% en 2021 pour atteindre 62 milliards de dollars, grâce au retour à la croissance dans les pays d’accueil de l’Union européenne (France et Espagne notamment) et à la flambée des prix mondiaux du pétrole qui a eu un impact positif sur les pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG).

Cette hausse est due aussi à la forte progression des flux entrants vers l’Égypte (12,6 %, soit 33 milliards de dollars) et vers le Maroc (25 %, soit 9,3 milliards de dollars), les migrations de retour et de transit jouant – respectivement – un rôle important dans ces résultats favorables. Les envois de fonds vers le Maghreb (Algérie, Maroc et Tunisie) ont fait un bond de 15,2% du fait de la croissance de la zone euro.

Néanmoins et selon la Note de la BCT sur les évolutions économiques et monétaires et perspectives à moyen terme, publiée fin octobre dernier, les revenus du travail (en espèces) – transferts de la diaspora – exprimés en euros ont poursuivi leur consolidation pour atteindre 1,863 milliard d’euros (ou 6,153 milliards de dinars), à fin septembre 2021, ce qui constitue une hausse de 43% comparativement à la même période de l’année précédente.

Ces transferts ont contribué, entre autres, à l’augmentation des réserves en devises de la Tunisie. La collecte des économies des travailleurs émigrés est retenue par la BM comme une importante ressource pour renforcer les avoirs en devises des pays émetteurs, particulièrement pour éviter l’impact excessif de l’endettement en périodes de crise. Ce qui est le cas de nos jours en Tunisie.

On explique, généralement, l’augmentation des transferts des économies de la diaspora tunisienne par la forte dépréciation du dinar depuis 2011, aux alentours de 30%, en l’occurrence par rapport à l’euro et au dollar. Les transferts auraient pu être plus importants si la Tunisie avait mis en place, depuis longtemps, une stratégie cohérente pour collecter l’épargne de la diaspora tunisienne estimée à plus de 1,4 million dont près de 100000 compétences hautement qualifiées (médecins, ingénieurs, hommes d’affaires, chercheurs…).

Il faut reconnaître que des pays comparables, comme le Maroc et l’Egypte, font mieux que la Tunisie, dans ce domaine.

Jusque-là, on impute, essentiellement, la contre-performance, à ce niveau, à plusieurs facteurs s’articulant surtout autour de la lourdeur et la lenteur des procédures administratives en Tunisie, l’absence d’une information économique et financière ciblant la colonie tunisienne à l’étranger et les difficultés d’accès au crédit bancaire local.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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