Economie

Fethi Nouri clôt le débat sur la planche à billets et pointe un vrai danger

Fethi Nouri clôt le débat sur la planche à billets et pointe un vrai danger

La dernière fois qu’on a entendu Fethi Nouri, c’était pour livrer le fond de sa pensée sur l’UGTT, le déficit budgétaire, le FMI… Le sujet du moment c’est la planche à billets et la pression exercée sur les banques pour financer l’économie et payer les salaires au motif que les caisses publiques ne seraient plus en mesure de suivre. L’économiste et ancien membre du Conseil d’Administration de la Banque Centrale de Tunisie (BCT) a apporté son éclairage sur ces questions brûlantes…

 Il a déclaré ce jeudi 28 janvier sur une télé privée que la BCT n’a fait fonctionner la planche à billets qu’une seule fois, fin 2020, pour alimenter le budget de l’Etat. Nouri a ajouté que l’institution bancaire avait été contrainte par le Parlement de décaisser 2,8 milliards de dinars sur 5 ans avec zéro intérêt et sans aucune contrepartie.

Il a affirmé que la BCT ne l’a plus refait depuis, certes elle a remboursé en juillet et août 2021 le prêt garanti par les USA, mais cela n’avait rien à voir avec la planche à billets, c’était bel et bien une avance sur trois semaines et il y avait une contrepartie. De toute façon la BCT ne pouvait pas fermer la porte au gouvernement dans cette situation délicate, sinon c’était la cessation de paiement assurée…

Au sujet de la prétendue pression que la BCT met sur les banques pour perfuser les caisses publiques, l’économiste a démenti catégoriquement. Par contre il a alerté contre le gonflement des crédits consentis au secteur public depuis 2015, une moyenne de 17% par an quand ceux du secteur privé ne montent que de 7,8% et pour les ménages +8%. Le secteur bancaire de plus en plus présent dans le secteur public au détriment du secteur privé, Fethi Nouri voit en cela un danger réel pour l’économie du pays.

Par ailleurs il pointe des pratiques aussi nuisibles pour la Tunisie que la planche à billets. Il a rappelé que la BCT est dans son rôle quand elle régule le marché, surtout quand l’Etat requiert des liquidités et que l’institution bancaire l’y aide en achetant les bons de trésor des banques. Le hic c’est que la BCT continue d’accorder des prêts à l’Etat alors que ce dernier est improductif, la croissance est en berne. Ça c’est un vrai danger pour la Tunisie. «Le fait que le secteur public se rabatte à ce point sur le marché bancaire doit inquiéter», a lâché l’ancien membre du CA de la BCT…

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