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France-Affaire Nahel : Des violences “record”, attisées par le malaise social, le racisme, l’islamophobie…

France-Affaire Nahel : Des violences “record”, attisées par le malaise social, le racisme, l’islamophobie…

Des niveaux de violences supérieures à celles survenues en 2005 avec une physionomie différente avec une contagion à toute sorte de villes“. C’est le commentaire fait par les collaborateurs du ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin suite aux émeutes qui embrasent les villes françaises en réaction au décès du jeune Nahel, à peine 17 ans, abattu à bout portant par un policier juste pour avoir refusé de stopper sa voiture.

Le pays n’a pas connu de telles éruptions depuis 2005, quand Zyed et Bouna finirent électrocutés à Clichy-sous-Bois parce que la police les traqua jusque dans un local haute tension. Mais il fallait s’attendre aux violences extrêmes qui sont survenues dans la nuit d’hier jeudi à ce vendredi. Parce que la colère des jeunes est venue se greffer à une montagne de rancoeurs…

La France est divisée, fracturée socialement avec une réforme des retraites vécue comme une violence étatique insupportable ; le pays est gangrené par un racisme décomplexé et assumé jusqu’à l’Assemblée nationale ; l’islamophobie rampe jusque dans les institutions scolaires avec un recensements des élèves absents durant la fête de l’Aïd ; la droite met systématiquement de l’huile sur le feu, et ne parlons même pas de l’extrême droite. Et les choses ne s’arrangeront pas avec le projet de loi sur l’immigration signé par Darmanin, déjà dur mais que les Républicains (la droite) veulent durcir encore plus…

Le cabinet du ministre de l’Intérieur fait état d’un déluge de violences “record” et qui “semble plus fort, plus puissant que les émeutes de 2005“. Les heurts se sont propagés dans des dizaines de communes, dans tout le pays, avec des affrontements d’une intensité inouïe. Destructions de biens publics, pillages et face-à-face musclés avec les forces de l’ordre ont été constatés dans de nombreuses villes de la région parisienne et de province pour la troisième nuit d’affilée depuis le décès mardi à Nanterre de Nahel.

D’après BFM au moins 421 interpellations ont été recensées la nuit dernière, dont 242 en région parisienne. La plupart des arrestations concernent des jeunes entre 14 et 18 ans, indiquent les collaborateurs de Darmanin.

Pour tenter d’éviter une “généralisation” des violences urbaines les autorités ont déployé 40 000 policiers et gendarmes et même des unités d’intervention d’élite telles que le Raid (police) et ses fameuses voitures noires blindées ou le Groupe d’intervention de la gendarmerie nationale (GIGN). Du très lourd.

Des couvre-feux nocturnes ont été instaurés à Clamart (Hauts-de-Seine), Neuilly-sur-Marne (Seine-Saint-Denis) et Compiègne (Oise). Et dans le Nord la préfecture a formellement interdit tout attroupement à Lille et Tourcoing, un hélicoptère et des drones veillent sur les artères des villes…

Mais tout ce déploiement sécuritaire, aussi impressionnant soit-il, ne résoudra jamais les problèmes de fond d’un pays qui refuse de soigner le mal par la racine. Le sentiment de rejet que vivent les étrangers et les Français d’origine étrangère est et restera le défi majeur pour un modèle d’intégration qui a montré ses limites.

Quand l’ancien Premier ministre d’Emmanuel Macron – Edouard Philippe – va jusqu’à proposer publiquement, par pur calcul électoraliste, qu’on revienne en arrière en cassant les accords historiques entre la France et l’Algérie on se dit que l’Hexagone décidément est bien mal en point…

Quand la droite n’a rien d’autre à proposer qu’un état d’urgence pour faire face à l’affaire Nahel on se dit que la France n’est pas près de résoudre la crise de confiance, voire le divorce entre les jeunes et les instituions.

 

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