Le président Emmanuel Macron et sa Première ministre Elisabeth Borne croyaient avoir fait le plus dur, après une bataille parlementaire épique et 14 manifestations syndicales pour contester la réforme des retraites. Patatras : le diable s’est niché dans les détails, ou plutôt dans les chiffres. Et l’erreur du gouvernement dans ses calculs est colossale… et catastrophique politiquement. D’après le nouveau rapport du Conseil d’orientation des retraites (COR), qui sortira prochainement, le socle sur lequel repose l’équilibre du système des retraites à l’horizon 2030 s’effondre.
L’économiste Michaël Zemmour a été formel ce jeudi 22 juin au matin sur RMC : l’exécutif s’est lourdement trompé dans son chiffrage. «Quand le gouvernement a présenté les comptes de la réforme, il a fait une erreur de présentation en comptant deux fois certaines recettes. C’est une erreur de l’ordre de 4 milliards. Cela explique en partie pourquoi l’équilibre ne sera pas atteint en 2030 alors que c’était un objectif du gouvernement», a dit l’expert.
D’après lui la majorité s’est mise la corde au cou en mettant le curseur sur le déficit. «En réalité, il n’y a pas d’enjeu dramatique sur le déficit. La réforme a vraiment des effets, parce qu’elle va décaler les droits retraite et elle produit des économies, assez importantes dans les premières années», indique l’économiste…
Il a ajouté que «le COR soulève des choses beaucoup plus importantes. Il nous dit que la retraite se raccourcit. Les personnes nées en 1968, qui vont subir de plein fouet la réforme, auront deux ans de retraite en moins que la génération de leurs parents nés en 1950. Jusqu’il y a dix ans, la retraite n’était qu’un long progrès, elle n’a pas cessé de s’améliorer depuis les années 1970, aujourd’hui la retraite se raccourcit, elle sera moins bonne pour les nouvelles générations».
Le gouvernement a bien senti le péril politique et social et monte déjà au front pour tenter d’éteindre l’incendie. Le ministre de l’Economie Bruno Le Maire n’a pas attendu la publication officielle de ce document, il a commenté les fuites en arguant que la “prudence” doit être de rigueur avec les prévisions du COR. Il s’en est pris à l’organisme indépendant en l’accusant de retoucher ses évaluations «tous les six mois».
Rappelons qu’en janvier dernier il y a eu une petite passe d’armes entre l’exécutif et Pierre-Louis Bras, le président du COR, suite à ses propos sur le fait que les «dépenses de retraite ne dérapent pas», et que par conséquent il n’y avait pas urgence à chambouler le système et braquer tout le pays contre le gouvernement.
Rappelons également que l’ex-président François Hollande et l’ancien ministre de l’Economie Dominique Strauss-Kahn (DSK) avaient battu en brèche les arguments de l’exécutif pour imposer la réforme les retraites. Le COR leur donne raison. Les ennuis de Macron et Borne ne sont pas terminés, ils repartent pour un tour…
Que se passe-t-il en Tunisie?
Nous expliquons sur notre chaîne YouTube . Abonnez-vous!
Commentaires