Ils n’y échapperont pas, comme tous les Français lambda… Dans le serrage de vis à tous les étages pour requinquer les finances du pays les ministres et secrétaire d’Etat devront montrer la voie. Le Premier ministre Michel Barnier leur a concocté un corset sous le sceau de la sobriété et de l’exemplarité. ça commence par les déplacements clinquants et leurs cortèges interminables, ça passe par les frais et ça finit par le strict respect du Code de la route. Fini les passe-droits…
Barnier a libellé la circulaire le 12 novembre 2024 mais elle n’a été ébruitée que ce 20 novembre. Une vraie révolution au pays des dépenses publiques, des privilèges indus de la fonction publique, du train de vie obèse de l’Etat. Le chef du gouvernement exige de ses camarades qu’ils rabotent les frais lors de leurs voyages et les excès en tous genres. France Info rapporte que le chef du gouvernement leur demande de «réduire la taille des cortèges».
Par ailleurs il n’est plus question de griller les feux rouges, les priorités des automobilistes, etc., désormais le Code de la route s’applique à tous, même aux plus hauts représentants de la puissance publique.
Un conseiller de l’exécutif commente ce changement d’époque dans un pays qui s’était éloigné du jacobinisme de la Révolution, surtout le principe de l’égalité universelle, quel que soit son rang. «Après cinq ans de cabinet ministériel, ça va me faire étrange de devoir m’arrêter à un feu rouge», glisse ce membre du cercle gouvernemental cité par 20 Minutes. A noter que Michel Barnier lui-même s’astreint à ces règles dans ses déplacements, il lui arrive même de renoncer au traditionnel gyrophare dans les embouteillages.
Si le Premier ministre fait tout ça et survit à la circulation infernale de la capitale, Paris, il n’y a aucune raison que ses ministres s’y soustraient. Barnier insiste pour que les lignes tracées «soient scrupuleusement respectées» et «en particulier lors des déplacements organisés dans le cadre de vos actions sur l’ensemble du territoire». Et il n’y a pas que la route, il veut aussi que les visites soient annoncées aux préfets au plus tard 72 heures à l’avance, sauf urgence…
Une bouffée d’air frais pour les employés de préfecture, obligés de se coltiner fréquemment des membres du gouvernement qui s’annoncent au tout dernier moment. Les ministres devront également saluer «tous ceux qui ont participé à l’organisation, des petites mains aux haut gradés, les remercier», mais pas mécaniquement, il fait «prendre le temps» de le faire dans les règles de l’art, comme un certain Jacques Chirac.
Et même mieux : le Premier ministre suggère que ses collaborateurs déjeunent ou dînent avec leurs hôtes, une manière de couper l’herbe sous le pied de ceux qui versent dans la com avec des visites express. Sauf que les repas aussi ça coûte, surtout quand c’est le Trésor public qui règle l’ardoise. Il faut souhaiter que Barnier ne sera pas obligé de revenir pour pondre une autre circulaire plafonnant les frais de bouche…. À moins qu’il soit balayé par la bourrasque politique et sociale qui souffle sur le pays.
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