Dans un tournant décisif de l’affaire du premier lycée musulman de France, le lycée Averroès à Lille se trouve confronté à la menace imminente de fermeture, vingt ans après son établissement. Une décision radicale émanant du préfet du Nord, qui a décidé de mettre un terme au contrat liant l’établissement à l’État, entraînant la cessation de toute subvention à partir de la rentrée 2024.
Cette rupture de contrat découle de l’avis de la commission consultative, qui s’est penchée, fin novembre dernier, tant sur les aspects financiers que sur le contenu des cours d’éthique musulmane dispensés par l’établissement. La décision du préfet, notifiée au lycée dans un courriel jeudi dernier, souligne des irrégularités liées au fonctionnement interne et dénonce un enseignement jugé contraire aux valeurs républicaines.
Selon le Parisien, une inspection de la Commission Départementale d’Inspection (CDI) a mis en lumière des lacunes dans le traitement de thématiques sensibles telles que l’homosexualité, ainsi que la prépondérance d’ouvrages religieux sur l’Islam au détriment des autres religions. Cependant, malgré ces critiques, le lycée Averroès, qui compte 400 élèves depuis 2008, se classe parmi les meilleurs établissements de France.
Cette situation complexe s’inscrit également dans un contexte de conflits persistants avec les Hauts-de-France, qui refusent chaque année de verser les subventions prévues par le contrat, alléguant un don qatari douteux de 950 000 euros en 2019. L’inspection de l’Éducation nationale avait déjà mené une enquête en 2020, concluant qu’aucun élément ne laissait penser que les pratiques enseignantes contrevenaient aux valeurs de la République.
Le lycée Averroès avait préalablement annoncé, dès novembre dernier, son intention de saisir la justice administrative en cas de confirmation de la décision de mettre fin au contrat avec l’État.
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