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France : La lutte contre l’islam radical aurait masqué un détournement de fonds publics

France : La lutte contre l’islam radical aurait masqué un détournement de fonds publics

Le journaliste Mohamed Sifaoui, connu pour son combat très médiatisé contre l’extrémisme religieux, est dans l’oeil du cyclone. Il a été entendu ce mercredi 14 juin par les enquêteurs de l’Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales (OCLCIFF). Son avocat et une source proche de cette affaire ont confié que l’homme est suspecté d’avoir trempé dans un détournement de fonds publics à travers son association, copieusement subventionnée par le fonds Marianne de lutte contre le “séparatisme”…

A noter que la maison de Sifaoui a été perquisitionnée hier mardi. “Il est important qu’il puisse être auditionné rapidement et démontrer, comme il l’a toujours dit, qu’il n’avait rien à se reprocher dans cette affaire“, avait déclaré son avocat Me Bernard Benaiem. Il a mis en relief les faits d’armes de sont client : Un “combat contre l’islam politique depuis trente ans“.

Pour le moment le journaliste bénéficie du statut de l’audition libre, dénommé aussi suspect libre, formule qui permet d’entendre un individu soupçonné d’être l’auteur d’une infraction mais sans le placer en garde à vue.

Rappelons que depuis le 4 mai dernier un juge d’instruction mène des investigations pour “détournement de fonds publics, détournement de fonds publics par négligence, abus de confiance et prise illégale d’intérêts relative à la gestion du fonds Marianne“. Sifaoui était l’initiateur d’un des programmes soumis à l’Union des sociétés d’éducation physique et de préparation militaire (USEPPM). A l’arrivée l’association qu’il cogère se taillera la part du lion, 355 000 euros.

La réputation du journaliste a certainement été décisive, en effet l’homme intervient fréquemment à la télévision pour commenter des faits religieux violents ou pour participer à des débats. Il a fini par acquérir une célébrité et même un statut d’expert qui en ont fait un interlocuteur pour les autorités.

C’est Marlène Schiappa, secrétaire d’Etat à l’Economie sociale et solidaire, qui a mis en place ce fonds le 20 avril 2021 suite à l’horrible meurtre du professeur Samuel Paty. Marlène Schiappa, qui était alors ministre déléguée à la Citoyenneté, voyait dans ce financement un dispositif pour combattre l’islam radical qui inquiète au plus point le gouvernement. Au départ 2,5 millions d’euros avaient été décaissés pour soutenir les associations défendant les valeurs de la République et militant contre le “séparatisme”.

La secrétaire d’Etat a aussi été entendue ce mercredi matin par la commission d’enquête du Sénat sur ce dossier. Sifaoui devait passer devant les sénateurs hier mardi mais son audition a été différée à demain jeudi pour cause de la perquisition…

 

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