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France : Mélenchon est définitivement le meilleur ami des Palestiniens et du monde arabe, et il le paye très cher

France : Mélenchon est définitivement le meilleur ami des Palestiniens et du monde arabe, et il le paye très cher

A chaque fois que la température monte au Moyen-Orient, entre Israël et la Palestine, la société française s’agite, et ce n’est pas seulement le fait de la forte communauté musulmane il y a aussi la communauté juive, minoritaire certes mais très active et très influente. Ça n’a pas loupé cette fois aussi, mais avec une dramaturgie qui dépasse toutes les autres du fait du nombre de victimes israéliennes et palestiniennes, plus de 1000 et c’est loin d’être terminé. L’exécutif français a pris fait et cause pour Israël, suivi par presque toute la classe politique. Mais La France insoumise (LFI) de Jean-Luc Mélenchon refuse de suivre le mouvement, il clame haut et fort sa singularité, et le moins qu’on puisse dire est que ça ne plait pas à la doxa ambiante en faveur des Israéliens…

Mélenchon, on le sait, a des convictions fortes et a le courage physique de les assumer publiquement. Le 4 octobre 2023 il l’a fait au Maroc, en disant tout le bien qu’il pense des Marocains – et tout le mal qu’il pense de la France et des Français. Le leader de la LFI a remis ça sur les événements sanglants du week-end en Israël. “L’offensive armée de forces palestiniennes menée par le Hamas intervient dans un contexte d’intensification de la politique d’occupation israélienne à Gaza, en Cisjordanie et à Jérusalem Est” ont osé dire les compagnons dans un communiqué.

Il fallait le faire ! Assumer une note dissonante dans ce concert de condamnations du mouvement islamiste palestinien il n’ y a que le trublion de la gauche qui ose faire ça. A aucun moment il n’a parlé d’acte terroriste, il s’est borné à évoquer la cause profonde de la tragédie régionale et il a bien raison objectivement. Mais la rationalité n’a pas de place dans la cohue ambiante, on préfère s’en tenir à une posture qui verse dans les raccourcis. La classe politique française a fait comme le pays de l’Oncle Sam – les USA -, qui a sommé tout le monde de choisir le bon camp, comprenez Israël…

Mélenchon et compagnie eux refusent de se plier à ce diktat et revendiquent leur droit à analyser, à réfléchir, à dire le fond de leur pensée. On ne le leur accordera pas. La classe politique française dénonce presque unanimement le fait de mettre au même niveau Israël et le mouvement islamiste radical palestinien. La Première ministre Élisabeth Borne, qui était à Bordeaux, s’en est pris sur BFMTV aux “ambiguïtés” et à la “complaisance” de la LFI. Elle a même sorti que Mélenchon verse dans un “antisionisme” qui peut être “une façon aussi de masquer de l’antisémitisme“.

La réplique de l’homme de gauche n’a pas tardé, il a accusé Borne de “profite[r] de la guerre au Moyen-Orient pour mener sa guerre contre LFI” ; puis il a corsé le tir avec un tweet du pape François qui milite pour “que les attaques et les armes cessent“. Mélenchon défend l’idée d’un “cessez-le-feu” et renvoie la pierre dans le jardin de l’adversaire : “Madame Borne dira-t-elle que le pape est ambigu?”

Ce lundi 9 octobre ce ne sont pas les migrants ou les punaises de lit qui préoccupent le Rassemblement national (RN) de Marine Le Pen et de Jordan Bardella (il se dit que ce jeune d’à peine 28 ans est encore plus terrifiant pour la droite que Mme Le Pen) mais bien le communiqué des mélenchonistes sur la Palestine. Bardella, président du RN, s’est dit “accablé” et a déclaré ceci : “Il n’y a pas de ‘condamnation mais’, il n’y a aucune justification à ce qui s’est déroulé“…

Même son de cloche chez le ministre de l’Économie Bruno Le Maire, qui a pointé sur Sud Radio un “égarement” du camp Mélenchon ; son collègue au Travail, Olivier Dussopt, a dénoncé sur Public Sénat une “confusion” et un “relativisme insupportable” de LFI.

Même l’ex-président de la République François Hollande y est allé de sa condamnation, sur France Inter : “La première chose qu’avait à faire Jean-Luc Mélenchon et ses proches, c’était de condamner l’attaque terroriste (…). Puis après, on peut trouver les causes, avoir des commentaires“.

La présidente du Parlement, Yaël Braun-Pivet, est allée beaucoup plus loin en émettant ce lundi le communiqué qui suit, sur son compte Twitter : “Alertée par plusieurs parlementaires, j’ai décidé d’interdire la venue de Mme Abu Daqqa, membre du FPLP, reconnu organisation terroriste par l’UE, à l’Assemblée nationale pour la projection du film « Yallah Gaza » le 9 novembre prochain“.

Face à cette levée de boucliers les compagnons de Mélenchon ne se démontent pas : “Je suis Israélien, Palestinien, du côté de tous ces peuples qui souffrent depuis des décennies de ce conflit“, a clamé ce lundi matin sur France 2 le coordinateur de LFI Manuel Bompard. Le député des Bouches-du-Rhône a dénoncé “les crimes de guerres commis par le Hamas”, mais également ceux perpétrés par “l’État israélien à l’égard des Palestiniens depuis des années“…

Son collègue insoumis Aurélien Saintoul a embrayé dans les mêmes termes :”Nous sommes pro-israélien, pro-palestinien parce que nous défendons l’idée de deux États et parce que nous sommes pro-paix“, a-t-il dit sur BFMTV.

LFI “assume” ouvertement une divergence avec la “diplomatie française (…). La position de la France ne peut pas être alignée sur celle du gouvernement de l’extrême droite israélienne qui va se traduire par plus de morts, de souffrances“, a dit Bompard. Il a ajouté que les accusations “d’antisémitisme” sont “ignobles” et invite ceux qui les jettent à “porter plainte” pour que la justice tranche vu que c’est un délit puni par la loi…

Enfin Mélenchon dénonce ce lundi la «lapidation médiatique désormais permanente» contre LFI. Il a pointé sur son blog «une lapidation médiatique désormais permanente» contre son parti. «Les Insoumis n’approuvent aucun massacre quels qu’en soient les auteurs. Comment pourrait-on croire autre chose ? Pourquoi ? Ou y-en-a-t-il la moindre trace ? Je recommande donc de ne rien céder aux pressions qui s’exercent», a-t-il écrit, droit dans ses bottes.

 

 

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