Le réchauffement climatique et ses terribles dégâts, en France, en Espagne, au Maroc, en Tunisie et ailleurs. Le département des Pyrénées-Orientales fait face à une sécheresse historique. «Les prochains migrants, c’est nous, tout simplement, si on nous abandonne», lâche Fabienne Bonnet, présidente de la chambre d’agriculture des Pyrénées-Orientales, un département qui depuis 2 ans affiche «la pluviométrie de la Jordanie»…
Mme Bonnet accuse l’Etat de laisser ce territoire se débattre dans une crise hydrique sans précédent qui finira par tuer toute vie. «On nous dit : « Vous êtes condamnés, le changement climatique vous le vivez, il ne pleuvra plus chez vous, vous serez un désert», a-t-elle dénoncé hier lundi 11 mars. L’élue, qui fait cause commune avec son homologue de l’Aude, insiste pour avoir un plan afin de permettre à l’agriculture de traverser cette crise.
Faire ses bagages et partir, c’est la seule issue pour les habitants si rien n’est fait très rapidement. «Les prochains migrants, c’est nous, tout simplement, si on nous abandonne», a asséné la dame lors d’une session de la chambre d’agriculture d’Occitanie, à Toulouse. «Il n’y a plus d’eau dans les villages. On entend ce discours de certains politiques et services de l’Etat (…). Des pays bien plus au sud que nous vivent, produisent et on importe leurs produits. Il faut qu’on débloque les choses», a-t-elle clamé…
«On ne peut pas avoir un discours dans lequel on abandonne des territoires français», a martelé la présidente de la chambre d’agriculture des Pyrénées-Orientales. Elle insiste pour que la réglementation se plie à la situation exceptionnelle de la région pour y «sécuriser» l’alimentation en eau, en validant des programmes de stockage qui présentement «ne rentrent pas dans les cases».
Philippe Vergnes, élu de l’Aude, a également défendu dans ce sens son département, lui aussi lourdement impacté par la sécheresse. Il évoque une «dépression silencieuse avancée» face à la situation. Il se plaint d’un «exécutif administratif» qui bloque toute initiative, citant le projet de la retenue de 80.000 m3 d’eau qui vient d’être retoqué.
«La seule solution aujourd’hui pour nous c’est d’amener de l’eau du Rhône à Barcelone», plaide le représentant de l’Aude, pour alimenter l’agriculture du sud-est de l’Occitanie. Il milite pour des «forages provisoires avec des engagements juridiquement bornés pour les agriculteurs. (…) Sinon, on rayera nos départements de l’agriculture française : dans cette belle région Occitanie, il y a un désert, il est chez nous. En priorité, il faut sauver les gens qui sont dans le désert».
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