C’est une déflagration inattendue en France, au-delà des contrecoups économiques un peu partout en Europe (une inflation de presque 10% en Espagne et une dégradation des indicateurs jamais vue en Allemagne depuis la Réunification). En France le chef de la direction des renseignements militaires (DRM), le général Eric Vidaud, a été éjecté. On lui reproche des défaillances au sein de ses services autour de l’incursion russe en Ukraine, rapporte ce jeudi 31 mars le journal Le Monde…
Une source militaire a d’ailleurs confirmé le limogeage du patron du renseignement militaire, une information livrée par L’Opinion. Le journal reprend une source au sein du ministère des armées, le motif de ce départ fracassant ) peine 7 mois après sa prise de fonction : des «briefings insuffisants» et un «manque de maîtrise des sujets».
D’après la source militaire, la DRM était dans le collimateur de l’état-major des armées depuis les premières frappes de la Russie en Ukraine. Toutefois elle «fait du renseignement militaire sur les opérations, pas sur l’intentionnalité», argue cette source. Les remontées du service disaient clairement que la Russie pouvait faire irruption en Ukraine. «Ce qui s’est passé lui donne raison», a-t-elle également fait valoir.
«On ne peut pas résumer ce changement à la seule situation ukrainienne. Il est aussi question de réorganisation du service», a indiqué une source proche de cette affaire…
A noter que début de mars, peu après l’incursion russe en Ukraine, le chef d’état-major des armées, le général Thierry Burkhard, avait reconnu des différences de perceptions entre Français et Américains au sujet d’une probable invasion de l’Ukraine.
«Les Américains disaient que les Russes allaient attaquer, ils avaient raison. Nos services pensaient plutôt que la conquête de l’Ukraine aurait un coût monstrueux et que les Russes avaient d’autres options» pour en finir avec le président Volodymyr Zelensky, avait-il admis.
En fait les USA étaient adossés sur du renseignement de très haute facture quant aux manoeuvres russes pour entrer en Ukraine, et avaient anticipé plusieurs semaines avant l’invasion en alertant publiquement l’opinion publique internationale. Le but était de tétaniser le président russe, Vladimir Poutine, pour qu’il renonce à son funeste dessein. Il n’en a rien été…
«Le renseignement américain a battu la mesure et a utilisé le renseignement comme un moyen de pression. Cela marque le retour du renseignement comme levier de communication politique», a confié un expert du renseignement et enseignant à l’Institut des études politiques (IEP) de Paris…
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