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Italie : Meloni ose là où les autres reculent, elle taxe à 40% les superprofits des banques

Italie : Meloni ose là où les autres reculent, elle taxe à 40% les superprofits des banques

130 eurodéputés ont lancé une pétition pour taper dans les poches des ultra-riches de la planète afin de soulager les pauvres, le président américain est déjà sur l’affaire pour résorber le déficit abyssal du pays, l’Italie s’engouffre dans la brèche. Mais pour Rome ce sont les superprofits des banques qu’il faut ponctionner. C’est bon pour les caisses publiques, c’est bon aussi pour la symbolique de la justice sociale quand on sait que les familles et les entreprises italiennes sont malmenées par l’inflation, et forcément ça a un coût politique pour le gouvernement de Giorgia Meloni…

Ce sera la toute dernière mesure avant les vacances gouvernementales. Cette mauvaise surprise pour les établissements financiers a été annoncée hier lundi 7 août au terme du Conseil des ministres. Meloni s’est dit que les taux d’intérêts flambent actuellement, que les banques s’en mettent plein les poches et que donc c’est le moment idéal pour glisser cette taxe sur ces bénéfices très confortables. Les Bourses du secteur financier n’ont pas du tout aimé, ce mardi 8 août les titres des banques se sont fortement érodés.

La Banque centrale européenne, qui a décrété la hausse des taux d’intérêts, ne s’attendait certainement pas à cette décision radicale de Rome. Beaucoup de gouvernements européens reculent devant une telle mesure craignant les déflagrations pour les marchés financiers, l’investissement ; Meloni elle n’a pas tremblé. «Il suffit de regarder les bénéfices des banques au premier semestre (…) pour se rendre compte qu’il ne s’agit pas de quelques millions, mais de milliards», a argué le vice-Premier ministre Matteo Salvini.

Et la facture sera salée pour les banques qui engrangent le plus, jusqu’à 40% des bénéfices réalisés. Les gains des deux plus grosses banques du pays donnent du grain à moudre aux autorités : le bénéfice d’Intesa Sanpaolo affiche une progression phénoménale de 80% et Unicredit signe un profit de 4,5 milliards d’euros…

Le gouvernement a fait ses comptes : il pourra collecter 2 à 3 milliards d’euros d’ici à l’été 2024. Ce pactole servira à faire baisser les charges fiscales et les taux d’emprunts pour soulager les ménages et les entreprises italiennes qui payent un lourd tribut à l’inflation. L’argent sera également affecté au prochain budget de l’Etat vu que le PIB du pays est en repli.

Reste à en gérer les conséquences dans la durée. «C’est une mauvaise nouvelle inattendue qui déclenche une réaction négative des marchés», soulignent les experts de Banca Akros cités par RFI ; ils sont d’avis que le bénéfice par action des banques sera rogné de 7% en moyenne. À la Bourse de Milan la totalité des actions bancaires ont plongé ce matin du 8 août. Vers 13H00 (11H00 GMT) les deux ténors Intesa Sanpaolo et Unicredit chutaient respectivement de 8,6% et 7%. Monte dei Paschi di Siena reculait de 10,2%, Bper Banca de 10% et Banco Bpm de 8%.

 

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