Economie

La BNA, première banque cotée, en termes de masse salariale !

La BNA, première banque cotée, en termes de masse salariale !

Les banques cotées viennent de publier récemment leurs indicateurs d’activités au titre du quatrième trimestre et de l’année 2021.

Ces indicateurs révèlent plusieurs données concernant notamment l’évolution des dépôts, des engagements, du portefeuille et des rations de rentabilité des coefficients d’exploitation.

La première banque en termes de masse salariale est une banque publique qui a bénéficié d’un programme gouvernemental de mise à niveau de sa capitalisation et qui est la Banque Nationale Agricole (BNA).

Au moment où le Chef de l’Etat et les « économistes » du pouvoir tels que les ministres des finances et de l’Economie promettent aux bailleurs de fonds sans cesse la maitrise de la masse salariale du secteur public, la banque affiche un salaire mensuel moyen brut extrêmement élevé et qui atteint presque le double de celui d’un ministre : Le salaire mensuel moyen brut à la BNA serait de 9613 dinars.

Et pour cause, le document publié par la BNA sur le site du Conseil du marché Financier (CMF), montre que le montant total des charges opératoires a augmenté de 18,2% entre décembre 2020 et décembre 2021 passant de 289 millions de dinars au 31.12.2020 à 342 millions de dinars au 31.12.2021.

Cette augmentation est due principalement à l’augmentation salariale et à la révision de l’indemnité de départ à la retraite (IDR) qui a été portée de six à douze mois de salaire en vertu de l’accord signé entre l’Association Professionnelle Tunisienne des Banques et des Établissements Financiers (APTBEF) et la Fédération Générale des Banques et des Établissements Financiers relevant de l’Union Générale Tunisienne du Travail (UGTT) en date du 26 juillet 2021.

La masse salariale globale a évolué de 204,279 millions de dinars en 2020 à 254,130 millions de dinars en 2021 soit une hausse inédite en une seule année de 24,4% qui équivaut à pratiquement quatre fois le taux de l’inflation.

En se référant au dernier bilan social de la banque, il s’avère que l’effectif global de l’établissement au 31 décembre 2020, est de 2.203. Ainsi, le revenu annuel brut moyen par employé est de 115,356 mille dinars (254130 mille dinars / 2203). Le salaire mensuel brut moyen est alors de 9,613 mille dinars (115,356 mille dinars / 12 mois). Ce salaire est presque le double de celui d’un ministre tunisien.

Evidemment, le salaire ne comprend pas les avantages en nature de toute sorte (abattement d’intérêt sur les crédits, tickets restos, excursions, séjours linguistiques pour les enfants, activités de l’amicale, assurance maladie, etc.).

Nous rappelons en outre, que les commissaires aux comptes de la banque ont noté dans leur rapport général 2020 que la rémunération du directeur général est de 1038,6 mille dinars soit 87 mille dinars par mois en moyenne (3 fois celle du Président de la République).

Ils ont également rapporté que les engagements de l’Office des Céréales envers la Banque qui totalisent 3303,1 MD au 31 décembre 2020 représentent à eux seuls environ 22% du total des engagements de la clientèle, en bilan et hors bilan, et ce, avec un dépassement considérable du seuil de 25% des fonds propres nets de la Banque imposé par l’article 51 de la circulaire BCT n°2018-06 du 5 juin 2018.

Ces engagements ont connu, d’après les commissaires aux comptes, une hausse significative de 1497.9 MD (+83%) par rapport à leur niveau au 31 décembre 2019. Par ailleurs, les capitaux propres de l’Office des Céréales sont négatifs de (1142,0 MD) au 31 décembre 2019…

Face à ces données, les autorités tunisiennes scandent actuellement en l’occurrence à l’occasion des pourparlers qu’elles viennent d’entamer avec les délégations du FMI et de la Banque Mondiale qu’elles rectifieront le tir en matière de gouvernance des entreprises publiques et de maitrise des frais de fonctionnement de l’Etat. Des promesses faites déjà depuis 10 ans et qui n’ont jamais été tenues.

Aussi et pour mémoire, selon un récent rapport du ministère sur les établissements publics, pour un échantillon de 77 entreprises publiques (EP), les indicateurs financiers consolidés montrent que les salaires des employés ont augmenté entre 2018 et 2019 de 3492,1 à 3839,9 millions de dinars (MD) soit une hausse de 10% ce qui équivaut au double du taux moyen de l’inflation.

Également, les données révélées par le rapport du ministère des finances, indiquent l’aggravation des pertes liées à l’activité d’exploitation des EP en 2019 de 153,4% en se situant à -1255,4 MD.

Les pertes connues par l’échantillon étudié des EP se sont élevées à 3973,8 MD à fin 2018.

D’après les données d’un document élaboré par la Présidence du Gouvernement (PG) intitulé « Programme de réformes pour une sortie de crise », destiné au FMI en vue d’un nouvel accord de financement et qui a été publié en exclusivité par Tunisie Numérique, le nombre des EP en Tunisie est de 110 et est le plus élevée de la zone MENA par rapport au nombre des habitants, comparé au Liban (20), le Maroc (70), l’Egypte (300) et la Jordanie (29).

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