Economie

La crise de la dette des pays pauvres: un défi colossal ignoré

La crise de la dette des pays pauvres: un défi colossal ignoré

La cheffe de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement, Rebeca Grynspan, a lancé un appel urgent lors d’une récente conférence de presse.

Elle a souligné que les efforts actuellement entrepris pour résoudre la crise de la dette des pays pauvres sont largement insuffisants pour faire face à l’ampleur et à l’urgence du problème. Cette crise, qui menace de plonger de nombreuses nations dans une spirale de dettes insoutenables, devrait être mise en tête de l’ordre du jour lors des prochaines réunions de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international (FMI).

Le lourd fardeau de la dette

Les initiatives prises au sein du G20 et par les institutions de Bretton Woods, la Banque mondiale et le FMI, visant à alléger le fardeau de la dette des pays à faibles revenus, n’ont pas donné les résultats escomptés. Selon Rebeca Grynspan, « C’est très lent, car de plus en plus de pays ont besoin d’aide. Nous avons donc besoin d’un meilleur mécanisme pour résoudre plus rapidement le problème de la dette ». Elle propose que tous les acteurs concernés se réunissent pour négocier de manière plus efficace.

En plus de l’urgence de la situation, il est impératif d’empêcher les pays de faire défaut sur le remboursement de leur dette. Pour ce faire, des discussions sont en cours pour renforcer la Banque mondiale et d’autres banques de développement régional, notamment en Afrique. Selon Mme. Grynspan, le système actuel est trop petit pour répondre efficacement au défi colossal auquel nous sommes confrontés. La Banque mondiale, par exemple, a connu une croissance beaucoup plus lente que l’économie mondiale, ce qui entrave sa capacité à répondre aux besoins.

Occasion de discuter de problèmes pressants

Les réunions annuelles de la Banque mondiale et du FMI, qui se tiendront à Marrakech au Maroc du 9 au 15 octobre, représentent une occasion cruciale de discuter de ces problèmes pressants. Les principaux décideurs mondiaux, les ministres des finances et les responsables du développement, ainsi que les organisations non gouvernementales, auront l’opportunité de débattre des mesures à prendre pour résoudre la crise de la dette.

Le rapport sur le commerce et le développement 2023 publié récemment met en lumière l’impact dévastateur de la dette sur de nombreux pays en développement. Les taux d’intérêt en hausse, la dépréciation des monnaies et la croissance économique anémique entravent la capacité des gouvernements à fournir des services essentiels à leur population. En conséquence, la charge croissante du service de la dette devient une crise de développement, mettant en danger des millions de vies.

Augmentation des paiements du service de la dette

Selon les données de la Cnuced, près de la moitié de la population mondiale, soit environ 3,3 milliards de personnes, vit dans des pays qui dépensent davantage pour rembourser leur dette que pour l’éducation ou la santé. Les pays les plus touchés sont ceux qui ont émergé sur les marchés internationaux après la crise financière de 2008, qualifiés d’ « économies frontières » par la Cnuced. Au cours de la dernière décennie, la dette extérieure publique garantie par l’État de ces économies a triplé, entraînant une augmentation spectaculaire des paiements du service de la dette en pourcentage des recettes publiques.

Le rapport souligne que près d’un tiers de ces économies frontières sont au bord du surendettement et font face à des risques croissants de crédit. L’accès limité aux marchés financiers constitue une menace sérieuse pour ces pays, qui risquent de sombrer dans une crise économique majeure si des mesures drastiques ne sont pas prises rapidement.

 

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