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La guerre qu’il n’a pas vue venir, alors que les partenaires étrangers guettent

La guerre qu’il n’a pas vue venir, alors que les partenaires étrangers guettent

Le mouvement Echaab, un des soutiens de la première heure du chef de l’Etat, Kais Saied, avait désigné en février 2022 la HAICA parmi les cibles à abattre par l’artisan du 25-Juillet, avec le CSM, l’INLUCC, les présumées pommes pourries du corps des magistrats, l’ISIE, etc. 9 mois après la HAICA est toujours là. Et même mieux ou pire – c’est selon les camps : Les compagnons de Nouri Lajmi ont décidé de faire de la résistance et d’affronter le bras armé du président de la République, l’ISIE…

La HAICA gonflée à bloc

La HAICA (Haute autorité indépendante de la communication audiovisuelle) a mis hier mercredi 16 novembre un coup de canif au pacte qui la lie à l’ISIE (Instance supérieure indépendante pour les élections). En effet les deux organismes jusqu’ici coordonnaient leurs actions pour plus de lisibilité, surtout quand on a la charge de rendez-vous aussi capitaux que des élections. Et bien cette collaboration a pris fin, sur un constat de “divergences profondes” autour des orientations à suivre – pluralisme politique, égalité d’accès aux médias, etc.

La HAICA a donc décidé de faire cavalier seul en indiquant aux médias audiovisuels la voie à suivre pour garantir “la transparence, l’objectivité et l’intégrité de la couverture médiatique de la campagne électorale législative“, dit le communiqué.

C’est l’épilogue d’un bras qui s’est étalé sur une semaine, les deux instances s’accusant mutuellement de saboter le processus électoral. L’ISIE a répliqué énergiquement ce jeudi 17 novembre, sur la TAP. Son porte-parole, Mohamed Tlili Mansri, a déclaré que les directives émises «unilatéralement» par la HAICA transgressent l’article 67 de la Loi électorale…

Et maintenant ?

En conséquence l’ISIE ne se soumettra pas à ces directives vu que c’est elle qui a la main sur tout ce qui a trait aux élections. Mansri a fait savoir que l’instance s’en tient à la disposition n°8 de 2018, relative au cadre fixé pour les médias en période de campagne électorale. Les directives en lieu et place de celles de la HAICA seront publiées avant l’ouverture de la campagne, et c’est sur cette seule base que les opérations de contrôle se feront, a affirmé le porte-parole de l’ISIE.

Quant au rapport sur les dépassements de la campagne électorale qu’élaborera la HAICA, Mansri dit d’ores et déjà qu’il est déclaré nul et non avenu…

La guerre on l’a vue venir

Tout cela nous promet une belle empoignade au plus mauvais moment, s’ajoutant aux autres mauvais bruits ambiants, devant les journalistes étrangers en grand nombre en Tunisie pour les besoins de la Francophonie. Tout cela fait tache pour la jeune démocratie et la troisième République de Kais Saied. Si le chef de l’Etat – je dis bien Si – projetait de se débarrasser de Nouri Lajmi et compagnie c’est un peu tard à quelques encablures de la campagne électorale (ce 25 novembre). Alors que fera le président ? Comment sortira-t-il le pays de ce bourbier, qui était prévisible ?

En effet rappelons le tacle très sévère de la HAICA le 18 mars 2022, sur la Consultation nationale à la sauce Saied. L’instance a récidivé le 12 juillet 2022, avec une attaque en règle du traitement du Référendum du 25 juillet par la Télévision nationale (Wataniya). Elle a remis ça le jour du Référendum, avec un déballage accablant. Donc cette guerre ouverte entre la HAICA et l’ISIE on l’a vue venir…

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