Economie

La hausse des cours des produits agricoles pèse lourd sur la balance alimentaire

La hausse des cours des produits agricoles pèse lourd sur la balance alimentaire

La balance commerciale alimentaire a enregistré au cours du mois de septembre de l’année 2022 un déficit de 2496,1 millions de dinars (MD) contre un déficit de 1556,3 MD durant la même période de l’année précédente enregistrant ainsi, un taux de couverture de 62,4% en 2022 contre 67,2% en 2021, selon l’ONAGRI.

Le déficit enregistré est essentiellement le résultat de l’accroissement du rythme des importations des céréales (+45,5%) et des huiles végétales (+125,6%). D’après l’observatoire, le cours moyen du blé dur a enregistré une hausse de 88,5% par rapport à l’année dernière alors que celui des huiles alimentaires s’est envolé de 60,2%. Le cours moyen du sucre a progressé remarquablement de 55,5%.

Importations record et déficit grandissant

Les quantités importées ont atteint durant les neufs premiers mois de l’année en cours des niveaux record : céréales (2648,2 mille tonnes) et huiles végétales (215,3 mille tonnes).

Les importations des produits alimentaires à fin septembre représentent presque le double du budget des subventions tel que retenu à la loi des finances pour toute l’année 2022.

Les importations des céréales pèsent lourd sur la balance alimentaire du fait qu’elles représentent 53,6% du total des importations alimentaires à la fin du trimestre écoulé. Toutefois, il est attendu que la situation du déficit alimentaire s’aggravera davantage d’ici la fin de l’année.

Au fait, les dernières statistiques sur la collecte des céréales révèlent que la récolte de cette année ne fournira qu’un tiers de la consommation locale de blé, en contrepartie du recours aux marchés internationaux pour s’approvisionner du reste des quantités destinées à fournir du pain aux Tunisiens, puisque 7,3 millions de quintaux ont été collectées sur un total de besoins d’environ 30 millions de quintaux.

Ces dernières années, la Tunisie importe environ 80% de son blé de la région de la mer Noire, principalement de Russie et d’Ukraine, et dans une moindre mesure de France et de Bulgarie.

Blocage de l’augmentation de la production

Les autorités prévoient d’augmenter la production d’environ 50% à partir de l’année prochaine, en s’appuyant sur les incitations qu’elles ont approuvées pour les agriculteurs, dont la plus importante est l’augmentation de 30% du prix des céréales à la production.

 

Cependant, une enquête menée par l’Institut arabe des chefs d’entreprise a révélé une grande appréhension des agriculteurs quant aux difficultés qui les attendent lors de la prochaine saison agricole, puisque 67% des agriculteurs interrogés s’attendaient à une pénurie de semences au début et 44% d’entre s’attendaient que la pénurie touche la quantité et certains types de produits.

83% d’entre eux s’attendaient à une pénurie de nitrate d’ammonium et à une hausse de ses prix.

Et pour cause, les engrais chimiques manquent énormément sur les marchés ce qui a poussé certains agriculteurs à renoncer à l’achat des semences en attendant le dénouement de la pénurie. Dans un communiqué rendu public récemment par l’Union tunisienne de l’agriculture et de la pêche (UTAP), il a été affirmé qu’un déficit important d’approvisionnement en engrais chimiques dont le DAP (Di-Ammonique de Phosphate) est enregistré sur les marchés, et ce, contrairement à ce qu’annonce les ministères de l’Agriculture et de l’Industrie sur la disponibilité des engrais en quantités suffisantes durant cette saison.

L’UTAP a alerté sur l’absence des engrais et les répercussions de cette situation sur la saison agricole et la sécurité alimentaire dans le pays.

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