Economie

La hausse des prix du carburant pour la quatrième fois en 2022 suscite des protestations

La hausse des prix du carburant pour la quatrième fois en 2022 suscite des protestations

Samedi dernier, le gouvernement tunisien a annoncé un ajustement du prix des carburants et du gaz de cuisine liquéfié, après 5 mois de gel des prix, en approuvant des augmentations comprises entre 3% pour les carburants et 12% pour les bombonnes de gaz de cuisine de différentes tailles. Il s’agit de la quatrième augmentation en 2022.

Selon la nouvelle décision, le prix de l’essence sans plomb a augmenté de 70 millimes, portant le nouveau prix à 2400 millimes. Les augmentations concernent également les prix des bombonnes de gaz liquéfié, portant le prix d’une unité de 13 kg à 8800 millimes, soit une augmentation de 950 millimes d’un coup.

Des augmentations récurrentes

Les augmentations approuvées par le gouvernement de Najla Bouden depuis son arrivée au pouvoir sont estimées à 305 millimes pour l’essence sans plomb, tandis que le prix du gasoil a augmenté de 255 millimes. La série d’augmentations a commencé au début du mois de février dernier, suivie d’une augmentation le dernier jour du même mois, suivie d’une troisième augmentation le 14 avril dernier.

Les hausses de prix de l’essence ont oscillé entre 60 millimes début février et 65 millimes à la fin du même mois, pour atteindre 110 millimes en avril, avant les 70 millimètres du samedi dernier. Quant aux augmentations du prix du gasoil, elles ont oscillé entre 50 millimes lors des deux augmentations de février, pour monter au maximum, avec une augmentation de 85 millimes en avril, puis 70 millimes dernièrement.

L’augmentation du prix du carburant intervient 48 heures après que le gouvernement tunisien a signé un accord avec l’UGTT visant l’augmentation des salaires des fonctionnaires et des employés du secteur public de 3,5% par tranches sur 3 ans, que le gouvernement commencera à décaisser à partir d’octobre prochain.

Levée en vue des subventions aux carburants

Le gouvernement tunisien met en œuvre un plan de réforme économique dans le but d’obtenir un prêt de 4 milliards de dollars du Fonds monétaire international. Selon le plan de réforme, le gouvernement a l’intention de lever progressivement les subventions au carburant, aux produits alimentaires de base et à l’électricité, ainsi que la suppression de postes dans le secteur public, dans le cadre de ce qu’il a décrit comme le plan de réforme visant à réduire les dépenses dans le pays en proie à une crise financière.

Le plan comprend 43 axes, dont la réforme de la caisse de compensation, des entreprises publiques, du système fiscal, la « digitalisation » des services administratifs, la révision des prix du gaz de cuisine pour la consommation familiale, la libéralisation de l’approvisionnement en produits pétroliers, l’augmentation des prix de l’électricité et la suppression des subventions aux produits alimentaires de base.

La Tunisie est confrontée à des pressions financières et économiques qui ont entraîné des problèmes de paiement des importations de blé, en plus de fortes hausses des prix et d’une augmentation du taux d’inflation à 8,6% Ces pressions ont été accentuées par la dépréciation du dinar actuellement au niveau de 3,24 pour un dollar, soit une baisse en glissement annuel de 15,68 %.

Plusieurs indicateurs confirment que la persistance des prix élevés et l’augmentation du prix des carburants sont des facteurs qui peuvent pousser les protestations, surtout que l’ajustement du prix de l’essence et du gasoil fera augmenter les prix de tous les produits et services.

Demain mercredi 21 septembre, des chauffeurs de taxi individuels doivent observer une grève dans toutes les villes tunisiennes pour exiger une annulation de la hausse des prix du carburant ou un soutien au secteur des transports pour faire face à la hausse des coûts.

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