Economie

La livre turque en chute libre après l’abandon de la planche à billets

La livre turque en chute libre après l’abandon de la planche à billets

Même si elle s’est stabilisée, la livre turque a perdu près de 30% de sa valeur l’année dernière

La livre turque s’est effondrée, perdant 10% de sa valeur face au dollar en quelques jours. Cette situation est perçue comme une bonne nouvelle en termes de gestion de l’économie, car cela indique que le gouvernement turc semble prêt à revenir à une gestion plus saine.

Lutte contre l’inflation

Avant les élections présidentielles, la Banque centrale turque, soutenue par les banques privées, dépensait des sommes considérables pour maintenir la valeur de la livre. Cette politique coûteuse et artificielle, décrétée par Recep Tayyip Erdogan, visait à soutenir les exportations et maintenir l’économie à flot, même si cela entraînait une augmentation des importations et un déficit commercial abyssal, ainsi qu’un déficit des comptes courants sans précédent en quarante ans. Malgré une inflation à deux chiffres qui a affecté le pouvoir d’achat des ménages, Erdogan espérait capitaliser sur de bons résultats économiques lors des élections présidentielles.

Cependant, après sa victoire électorale, Recep Tayyip Erdogan a nommé un nouveau ministre de l’Économie, Mehmet Simek, qui souhaite rompre avec ces pratiques. Sa mission est de lutter contre l’inflation, qui est actuellement à 40%, et de réparer les dommages causés par cette politique économique fantaisiste. La Banque centrale turque est épuisée, ayant épuisé ses réserves de devises en soutenant la livre. Elle ne dispose plus que des lignes de crédit offertes par des pays tels que l’Arabie saoudite, le Qatar et la Russie. Simek, connu pour ses positions libérales, est déterminé à appliquer une politique économique rationnelle et transparente.

Lourd déficit des comptes courants

La dépréciation rapide de la livre observée depuis la nomination de Simek est un effet psychologique et le résultat concret de l’arrêt des interventions des banques turques sur la monnaie. Cependant, la livre a encore du terrain à perdre face au dollar et à l’euro, et les investisseurs attendent de voir quelle sera la réaction de la Banque centrale. Celle-ci, étant devenue totalement inféodée au pouvoir, a continuellement abaissé ses taux directeurs au cours de l’année écoulée, passant de 19% en mars à 8,5% aujourd’hui, à l’encontre des mesures habituelles pour lutter contre l’inflation. La prochaine réunion de la Banque centrale turque sera donc cruciale pour déterminer si des changements réels seront entrepris.

Certains économistes estiment qu’il est peut-être trop tard et que le déficit des comptes courants entraînera la Turquie dans une grave crise financière d’ici la fin de l’été. Il est donc impératif d’agir rapidement pour éviter une telle situation.

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