Dans un éditorial incisif publié par The Guardian, le chroniqueur Owen Jones dénonce une inversion des valeurs au sein de la politique britannique, où les protestataires pacifiques contre les massacres à Gaza sont désormais considérés comme des extrémistes dangereux, tandis que les défenseurs de ces mêmes massacres, qui ont coûté la vie à des dizaines de milliers de civils palestiniens, sont vus comme modérés et dignes de respect.
Jones critique la réaction du Premier ministre britannique Rishi Sunak face aux manifestations contre la guerre à Gaza, lequel a suggéré un “consensus croissant” selon lequel “la loi des émeutiers remplace l’ordre démocratique”. Cette déclaration, pour Jones, reflète un monde à l’envers où la question se pose de savoir pourquoi une telle inversion des rôles est désormais acceptée.
Le journaliste pointe du doigt les positions contradictoires des élites politiques britanniques vis-à-vis du conflit à Gaza, notamment le dilemme du Parti travailliste, tiraillé entre les pressions de ses électeurs opposés à la guerre brutale menée par Israël et le risque d’un soulèvement interne au sein du Parlement. Il évoque également le refus de Keir Starmer, chef du Parti travailliste, d’adopter la proposition du Parti national écossais exigeant un cessez-le-feu immédiat à Gaza, une position qui aurait impliqué de reconnaître les actions d’Israël comme du “châtiment collectif” et donc de crimes de guerre, nécessitant des sanctions et un embargo sur les armes.
Jones affirme que seules des pressions internationales significatives pourraient amener Israël à modifier son comportement, mais le Parti travailliste semble réticent à s’engager dans cette voie, préférant se limiter à des condamnations temporaires que le Premier ministre israélien peut aisément ignorer.
Le chroniqueur souligne l’absurdité d’une situation où la critique des actions d’Israël est perçue comme une menace, s’interrogeant sur l’absence de mesures concrètes contre les manifestants musulmans si ceux-ci sont réellement considérés comme dangereux. Il dénonce une islamophobie rampante qui fait des manifestants musulmans des cibles privilégiées, et critique la tentative de dépeindre les opposants aux frappes israéliennes comme de véritables extrémistes.
En conclusion, Jones met en lumière la déconnexion entre les institutions politiques et médiatiques britanniques et la réalité des événements à Gaza, où un conflit meurtrier a radicalement transformé la région, soulignant le besoin d’une prise de conscience et d’une action significative face à une telle catastrophe humanitaire.
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