Economie

La recette de Radhi Meddeb pour atteindre les performances de Hédi Nouira

La recette de Radhi Meddeb pour atteindre les performances de Hédi Nouira

L’expert en économie Radhi Meddeb a passé en revue les grands dossiers du moment dont celui des négociations en cours avec le Fonds monétaire international (FMI). Il a livré au passage des recettes pour sortir le pays du gouffre…

Il a déclaré, comme il l’a fait le 27 janvier dernier, que la Tunisie a besoin d’un gros paquet pour se requinquer, et seul un financement étranger peut monter à la hauteur des besoins du pays. Il a dit sur une radio privée ce mardi 22 février que l’accord avec le bailleur principal, le FMI, est la clé pour retourner dans les bonnes grâces des autres bailleurs de fonds. Et ça passe par le lancement de la batterie de réformes…

«Je ne pense pas que le document fuité mentionnait des réformes. Le FMI vise avant tout une stabilité financière et pas des politiques dans le sens de l’égalité sociale et la création de richesse», a affirmé l’expert en économie…

Ce dernier est formel : ce ne sont pas ces réformes qui vont débarrasser le pays de la pauvreté, du chômage, de l’immigration clandestine, de l’évasion fiscale et de la contrebande. «Nous devons y aller progressivement. Les changements radicaux causeront des désastres. Nous sommes scotchés au prix actuel de la baguette. Nous n’avons pas le choix, il faut se conformer aux recommandations du FMI mais avec la bonne méthode», a indiqué Radhi Meddeb.

Comme exactement l’a dit le président de la Conect, Tarak Cherif, l’expert en économie a déclaré que seuls l’entrepreneuriat et l’investissement, pour les petits comme pour les grands projets, pourront relever l’économie du pays. Il a rappelé dans ce sens les vertus de la politique de l’ancien Premier ministre Hédi Nouira en 1972. «À l’époque le taux de croissance était monté à 17,5%. Les principaux leviers étaient le retour des liens basés sur la confiance et l’encouragement de l’investissement. Tous les porteurs d’idées ont eu leur chance. 650 mille personnes se sont appuyées sur les micro-crédits, soit près de 3 millions de citoyens en prenant en compte leurs familles. Les institutions de micro-crédits pèsent 1,5 milliard de dinars. Quand l’économie tunisienne avait chuté jusqu’à -8,8% en 2020, le taux de croissance dans ce secteur était de 30%. Toutes les études démontrent l’impérieuse nécessité des micro-crédits», a argué Radhi Meddeb.

Au sujet de l’économie sociale et solidaire, a Radhi Meddeb a pointé le retard dans la promulgation des décrets d’application, ce qui sabote complètement les visées de cette loi. Il est d’avis que le texte promulgué a mis le curseur sur les commissions, les instances et n’a en rien dynamisé l’innovation.

Enfin il a souligné les problèmes liés à l’éducation et le sort des hauts diplômés tunisiens. «L’éducation ne consomme presque rien en Tunisie en comparaison avec d’autres pays. La formation d’un médecin de l’école primaire à l’université absorbe près de 300 mille dinars. 100 mille Tunisiens ont mis le cap sur l’étranger, ce qui fait près de 10 milliards d’euros. En échange avons-nous reçu un montant équivalent ? Non, on nous a fait crédit de cette somme peut-être et nous n’en avons pas fait bon usage», a conclu l’expert.

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