Société

La Tunisie prise en étau entre le syndicat et les syndicats

La Tunisie prise en étau entre le syndicat et les syndicats

Il devient évident que l’un des plus grands acquis de la Tunisie, depuis la Révolution bénie de 2011, ça aura été l’apprentissage du double langage. Ce sont les nahdhaouis qui nous ont importé cette nouvelle science de communication, ou, plutôt, de manipulation. Et depuis, plusieurs partis, étant convaincus de l’efficacité de cette méthode, l’ont adoptée.

La recette est simple : Le sommet de la structure quelle qu’elle soit, dispense un discours, en général sensé et bien accueilli par la foule, comme le faisait Ennahdha dans son discours officiel. Au même moment les bases de la structure, de même que les alliés et structures annexes, sortent un autre discours. Généralement, un discours malaimé, celui que le sommet de la structure ne saurait se permettre de dire. Et, là aussi, les alliés et autres parechocs d’Ennahdha, nous en ont donné des leçons.

C’est, probablement, ainsi que la toute puissante UGTT, a opté pour cette technique hyper efficace. Profitant de la crise, et voulant se positionner de façon optimale sur l’échiquier, la centrale de l’UGTT se devait de porter l’habit du patriote qui se lance corps et âme dans la bataille pour l’intérêt général du pays et de la Nation. Elle se présente comme premier défenseur du tunisien dans sa lutte quotidienne contre la crise.

Mais ce seul rôle de « défenseur des opprimés » ne suffit, forcément, pas, à satisfaire les ambitions des bases syndicales, notamment en ce qui concerne l’acquisition d’un maximum d’intérêts personnels, au détriment, justement, du citoyen que la centrale prétend défendre. Nous-nous trouvons, de ce fait, face à des syndicats qui sortent les griffes et les ongles et qui ne lâchent rien. Ils n’hésitent pas à prendre le pays et ses habitants en otage. Ils mettent en difficulté un gouvernement, déjà exsangue. Ils demandent toujours et toujours. Et dès qu’ils obtiennent ce qu’ils revendiquent, ils n’hésitent pas à en demander encore plus… Le tout dans le désarroi total des tunisiens, qui ne savent pas s’ils doivent cautionner ces revendications, pour leur bien, comme pur éviter les grèves contraignantes, ou pour le bien de leurs enfants, pour ce qui est des grèves et protestations à n’en plus finir du syndicat des enseignants, ou alors, s’ils doivent se dresser contre ses sangsues qui pompent les biens de la collectivité pour eux-mêmes, laissant le reste de la population sur la paille. Car les tunisiens ne sont pas dupes. Ils ne sont pas d’accord avec des salariés qui touchent des salaires mirobolants, et qui osent en demander encore et encore, alors qu’eux, vivent dans la misère totale.

Et cette stratégie adoptée par l’UGTT est, jusqu’à ce jour, payante. Ils se présentent comme le premier, et, probablement, seul, sauveur de la Nation, au point que toute l’opposition se fait un immense plaisir de s’aligner derrière elle. Mais, en même temps, et forte de ce rôle et de cette estime des tunisiens, l’UGTT permet à ses bases de faire ce qu’ils veulent. Dans le sens où il serait inadmissible, dans cette circonstance, de critiquer les syndicats qui qu’ils fassent, sous prétexte que leur centrale porte les espoirs de toute la population.

Mais, attention, à force de jouer avec le feu, on finit, toujours, par se brûler les doigts. Et les syndicats doivent savoir que les tunisiens commencent à en avoir marre de leurs frasques, ainsi que de leurs préavis, avertissements de grève, suivis de chantage, puis de renoncements, avec reprise, tout de suite après, des menaces… Surtout quand l’avenir des enfants est en jeu, par exemple.

Les tunisiens commencent, en effet, à comprendre le manège et à s’impatienter de ces grèves qui n’en finissent plus, d’autant plus que de l’autre côté, et malgré les promesses et autres menaces et avertissements, ils ne voient rien venir de la part de la centrale qui prétend détenir la clef des problèmes du pays !

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