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France : Attal a entendu les cris pour plus de justice sociale, il taxera les superprofits et les “rentes”

France : Attal a entendu les cris pour plus de justice sociale, il taxera les superprofits et les “rentes”

Tout le monde payera sa part… Je parle du tour de vis national pour renflouer les caisses de la France. Le dernier rapport de l’Insee sur le déficit et la dette publics a mis le feu à Matignon, le Premier ministre Gabriel Attal va essorer à tour de bras pour requinquer les finances publiques. Et il n’y a pas que les chômeurs qui seront rincés à travers le raccourcissement du versement des allocations (3e réforme de l’assurance-chômage en 5 ans tout de même), pour plus de justice sociale – et surtout plus de sous – il va taper dans le portefeuille des “rentiers”, surtout les ténors de l’énergie…

A force de crier sur tous les toits (c’est surtout la gauche et les syndicats qui dénoncent les superprofits) que TotalEnergies et compagnie font trop de bénéfices – et c’est vrai – alors que la planète n’a jamais autant souffert de la pollution ils ont fini par taper dans l’oreille du Premier ministre. Et faire payer les gros pollueurs responsables de la hausse des factures des Français non seulement c’est populaire mais en plus ça rapporte gros. Tout ce dont besoin à besoin Attal qui n’aura pas de période de grâce – il est à Matignon depuis moins de 3 mois – et dont la cote de popularité baisse déjà, -5 points.

«On va trancher ce débat ensemble, car on ne doit pas subir, mais on doit être à l’offensive» pour «avancer de manière coordonnée, cohérente», a assumé le Premier ministre devant le groupe Renaissance, le parti présidentiel, ont confié ses collaborateurs. Attal est d’avis que «toute la majorité» doit mettre la main dans ce projet, par le biais d’une cellule de travail pilotée par le rapporteur du budget, Jean-René Cazeneuve.

Etrangement la gauche, qui pointait les profits insolents des géants de l’énergie, n’est pas contente. Pour le président de la commission des Finances, Éric Coquerel, un élu de la France insoumise, «au lieu de ces artéfacts, l’exécutif doit soumettre un PLFR (Projet de loi de finances rectificatif) à l’Assemblée».

La droite aussi est contre mais ce n’est pas une surprise, elle s’oppose systématiquement quand il s’agit de faire payer les riches. Éric Ciotti, le président des Républicains, soutient qu’«on ne rajoute pas des impôts aux impôts lorsqu’on détient le record du monde des prélèvements obligatoires»…

Mais tout ça ne stoppera pas Attal, il aurait tort de se priver de cette manne, d’autant plus qu’il n’en a pas d’autre dans cette âpre conjoncture nationale et internationale. Le Premier ministre avait déjà annoncé la couleur lors de son dernier entretien sur TF1 : «jamais (…) de dogme sur le sujet» des superprofits. Il n’avait pas indiqué quelles niches il frappera, il avait juste évoqué deux «lignes rouges» : les classes moyennes et les entreprises.

A part elles tout le reste pourrait être taxé : les loyers encaissés, les produits boursiers, l’assurance-vie, l’impôt sur la fortune immobilière (IFI), etc. Et les mauvaises nouvelles pourraient tomber dans le budget 2024, à travers une loi rectificative.

Le député Jean-Marc Zulesi, étiqueté à l’aile gauche de la majorité présidentielle, s’était insurgé contre la réforme de l’assurance-chômage et avait plaidé pour «un signal de l’autre côté, sur la taxation des superdividendes et la lutte contre la rente». La présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet et Sacha Houlié, président de la commission des Lois, avaient également manifesté leur gêne. Attal les a entendus, tout le monde payera…

 

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