Le prince héritier saoudien, Mohammed ben Salmane (MBS), n’est plus un pestiféré depuis que le président américain, Joe Biden, lui a rendu visite. Il semble que le voyage de Biden à Djeddah ait définitivement absous ben Salmane des péchés qu’on lui a collés – le meurtre atroce du journaliste Jamal Khashoggi en Turquie en 2018 – au point qu’il s’autorise à reprendre ses tournées dans les chancelleries occidentales, en commençant par l’Europe…
Le prince héritier saoudien, celui qui décide de tout chez le plus gros producteur de pétrole de la planète, a débuté hier mardi 26 juillet une visite officielle de deux jours en Grèce. Puis il fera route vers la France. Il fallait s’attendre à ce voyage après ce qui s’est passé le 19 juillet entre Paris et le petit-frère de l’Arabie saoudite, les Emirats arabes unis. Cette visite est également la suite logique de la tournée triomphale du président français, Emmanuel Macron, dans le Golfe en décembre 2021.
Bel Salmane revient donc en force dans une Europe martyrisée par le chantage russe autour du gaz et du pétrole, des Européens qui souffrent économiquement des effets des sanctions qu’ils ont eux-mêmes édictées contre la Russie. MBS doit discuter avec “les dirigeants de la Grèce et de la France les relations bilatérales et les moyens de les renforcer dans différents domaines“, a fait savoir l’agence officielle SPA en reprenant un communiqué du palais royal.
On a également appris que l’homme fort de l’Arabie saoudite se déplace avec trois ministres et une imposante délégation d’entrepreneurs…
“Les relations entre les deux pays sont historiques et nous aurons l’occasion de finaliser” une kyrielle de projets bilatéraux, a dit MBS lors de son entretien avec Kyriakos Mitsotakis, le Premier ministre grec. Ils ont dans la foulée paraphé des accords sur les transports maritimes, l’énergie, les technologies de défense, la gestion des déchets et la culture, rapporte France 24 ce mercredi…
Il est question d’installer un câble électrique qui fera la jonction entre l’Arabie saoudite et la Grèce, afin que l’Europe ait à disposition une énergie beaucoup moins coûteuse, a indiqué MBS.
Le partenariat sur les technologies pour propulser l’hydrogène et faire de la Grèce une “plaque tournante de l’Europe pour cette technologie” a également été évoqué…
Par ailleurs un projet de câble de transfert de données entre l’Arabie saoudite et la Grèce, qui “sera transformée en une plaque tournante régionale entre l’Europe et l’Asie“, est sur la table, d’après des sources diplomatiques grecques. En attendant les développements de la visite de ben Salmane en France et ailleurs dans le monde…
Et oui, les temps changent et les considérations d’ordre philosophique n’ont que peu de place dans la géopolitique actuelle, surtout depuis que le président russe, Vladimir Poutine, s’est mis en tête de coloniser son voisin, l’Ukraine.
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