Economie

Le FMI appelle les autorités monétaires à un ciblage optimal de l’inflation

Le FMI appelle les autorités monétaires à un ciblage optimal de l’inflation

Face à l’intensification des pressions inflationnistes et les nouvelles interrogations autour du variant Omicron, les responsables de la politique monétaire doivent envisager des compromis difficiles d’un nouveau genre, vient d’indiquer le Fonds Monétaire International (FMI) dans un récent papier d’analyse.

L’institution financière internationale (IFI) souligne, à cet égard, que la recrudescence de la pandémie et l’apparition du dernier variant, Omicron, ont considérablement accru le degré d’incertitude des perspectives économiques mondiales et ceci intervient à un moment où plusieurs pays sont aux prises avec une inflation bien supérieure à ce que cible leur politique monétaire.

Toutefois, l’IFI assure qu’il apparaît clairement que la vigueur de la reprise économique et l’ampleur des pressions inflationnistes sous-jacentes varient de manière significative d’un pays à l’autre. C’est pourquoi les mesures prises en réponse à l’augmentation des prix doivent être calibrées pour correspondre aux circonstances particulières de chaque économie, affirme le FMI.

L’augmentation des prix de l’énergie et des produits alimentaires a nourri l’inflation dans de nombreux pays et il est probable que ces facteurs, en particulier les prix élevés des produits alimentaires de base, continueront de l’exacerber en 2022 d’autant plus que ce phénomène a des conséquences négatives, surtout pour les ménages dans les pays à faible revenu, où environ 40% des dépenses de consommation sont allouées à l’alimentation, martèle-t-on.

Néanmoins, on note que les risques d’accélération de l’inflation, déjà signalés dans les publications générales du FMI et ses rapports sur les pays, sont en train de se matérialiser, car les pénuries d’approvisionnement et la forte demande durent plus longtemps que prévu. Il est probable que les niveaux d’inflation seront plus élevés et durables qu’escompté, ce qui signifie que les taux réels sont encore plus bas qu’auparavant, suggérant une tendance de plus en plus expansionniste de la politique monétaire, précise l’IFI.

Rappelons que le Conseil d’administration du FMI a publié, fin février dernier, les consultations au titre de l’article IV avec la Tunisie. Parmi les recommandations figure une qui conseille aux Tunisiens d’opter pour le ciblage de l’inflation.

L’IFI explique que le ciblage de l’inflation est un mécanisme monétaire qui consiste à fixer un taux d’inflation au début de chaque année administrative et à tout faire pour ne pas le dépasser, durant tout l’exercice. Les avantages sont nombreux, le plus important est la responsabilisation, sur un pied d’égalité monétaristes (Banque centrale) et budgétistes (gouvernement) appelés à coordonner leur action afin de réaliser, moyennant un faible taux de fluctuation, le taux d’inflation fixé.

Dès 2016, date de l’instauration de la loi de l’indépendance de la Banque Centrale de Tunisie (BCT), cette dernière n’a cessé d’affirmer que sa mission principale est la lutte contre l’inflation. Le résultat est connu puisque la Tunisie a vécu depuis, des vagues sévères et intenses de hausses des prix qui ont détruit aussi bien la consommation, l’épargne et l’emploi et en conséquence le pouvoir d’achat de la population ce qui a creusé spectaculairement le fossé des inégalités sociales.

La BCT n’a pas pu remédier aux problèmes qui se sont aggravés au niveau de l’assèchement en liquidité du secteur bancaire, la sous-capitalisation des banques, l’accumulation de créances douteuses et la hausse des taux d’intérêts comme principale cause attisant la spirale inflationniste. Cette situation illustre la fragilité du système monétaire et bancaire, principale outil de création monétaire, à travers l’octroi des crédits et dont la réforme tarde à venir.

Par ailleurs, la BCT n’a pas réussi à lisser la volatilité du dinar en utilisant ses réserves de change. Or, pour une meilleure gestion des devises, il revient à la BCT de travailler en étroite collaboration avec les ministères du Commerce et des Finances pour demander aux institutions internationales d’activer les clauses de sauvegarde qui permettent à la Tunisie d’imposer des restrictions temporaires sur le commerce extérieur quand le pays souffre de problèmes de balance des paiements.

La politique monétaire a étouffé la production nationale et a favorisé le recours aussi bien aux importations qu’aux exportations anarchiques au détriment des équilibres socio-économiques.

Fin de course, la politique monétaire n’a jamais permis de réduire l’inflation, au contraire, elle était sa source principale à travers l’échec de la maitrise des taux d’intérêt et de change.

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