Economie

Le FTDES étudie l’impact de l’exportation des dattes sur les vulnérabilités du secteur oasien

Le FTDES étudie l’impact de l’exportation des dattes sur les vulnérabilités du secteur oasien

La Tunisie encourage depuis des années la culture de la variété « Deglet Nour » pour des fins purement lucratives relatives à l’engagement du pays sur la voie du commerce international des produits agricoles.

Toutefois, les dattes Nour nécessitent d’énormes quantités d’eau et sont plus sensibles aux maladies que les autres variétés. Il est donc devenu impératif de revoir, selon la revue semestrielle de la justice environnementale publiée récemment par le Forum Tunisien pour les Droits Economiques et Sociaux (FTDES), de revoir les politiques publiques dans le secteur oasien pour adopter de nouvelles stratégies qui permettent de réaliser des profits économiques tout en épargnant l’équilibre écologique.

Meilleures pratiques pour la viabilité du système oasien

Malgré son importance économique pour les agriculteurs en particulier pour la région de Gafsa, l’oasis est confrontée à des menaces qui compromettent sa biodiversité et sa durabilité en raison de la politique de subventions à l’exportation du pays, indique la revue. En effet, les défaillances institutionnelles, juridiques et organisationnelles entravent de plus en plus la bonne gouvernance de ce système agricole.

De ce fait et pour de meilleures pratiques pour surmonter la crise du système oasien, on considère que la situation actuelle du secteur oasien requiert le soutien des systèmes agricoles multicouches, car des études ont démontré leur résilience et leur capacité à résister aux changements climatiques et ce, contrairement aux oasis modernes qui dépendent uniquement de palmiers de la variété Deglet Nour. Il faut également adopter des pratiques d’irrigation intelligentes qui fournissent aux palmiers et aux différentes cultures de l’oasis la quantité d’eau nécessaire, à chaque étape de son cycle de vie.

Le Forum Tunisien pour les Droits Economiques et Sociaux avait souligné en 2021 l’importance d’appliquer les lois et la législation relatives au secteur oasien, en particulier la loi sur l’abandon. Il avait également appelé à intensifier le contrôle sur les constructions anarchiques dans les terres agricoles et à lutter contre l’étalement urbain au détriment des zones oasiennes.

Cela s’ajoute à la promotion de la culture de variétés de dattes qui consomment moins d’eau, tout en préservant le sol, un élément crucial de l’oasis, et en éliminant toutes les pratiques conduisant à sa détérioration, telles que la pollution industrielle et les gaz toxiques provenant des institutions spécialisées dans les industries extractives à l’instar de la Compagnie des Phosphates de Gafsa et du Groupe chimique.

En outre, il est recommandé de revenir à l’adoption de l’ancien modèle d’oasis, capable de s’adapter aux changements climatiques.

Perspectives de l’export

Les défenseurs de l’environnement exigent également l’activation des dispositions de la Charte nationale pour la protection et le développement des oasis en Tunisie qui a été proposée par l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), le Fonds mondial pour l’environnement (FME) et l’Association pour la sauvegarde de la ville de Gafsa.

Rappelons que selon une étude parue en janvier 2022 sous le titre « Les impacts économiques du changement climatique en Tunisie : risques et opportunités » et qui été menée sous les auspices du programme North Africa technical Assistance facility (NATAF) par Vivi Economics, le secteur de l’agriculture en Tunisie est  particulièrement vulnérables au changement climatique.

D’après l’étude, Le climat de la Tunisie sera plus chaud et plus sec, avec des modifications des principales précipitations saisonnières. Le pays sera également exposé à l’élévation du niveau de la mer et à l’augmentation de la salinité et de l’acidification.

Au niveau du secteur agricole, les dattes sont moins bien connues mais risquent d’être viables – sauf que le changement climatique pourrait augmenter les parasites et entraîner des changements dans les périodes critiques de floraison et de pollinisation. Il n’existe pas d’analyse spécifique à la Tunisie, indique l’étude ajoutant que toutefois et sur la base des estimations des impacts dans des pays similaires, 20 à 26 millions de dollars d’exportations pourraient être menacés en 2050 et 72 à 85 millions de dollars en 2100.

Que se passe-t-il en Tunisie?
Nous expliquons sur notre chaîne YouTube . Abonnez-vous!

Commentaires

Haut