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Le Sénégal officiellement dans le club des producteurs de pétrole, en attendant le gaz

Le Sénégal officiellement dans le club des producteurs de pétrole, en attendant le gaz

C’est fait : le Sénégal a fait son entrée dans le club des pays producteurs de pétrole. Le projet Sangomar est entré en activité ce mardi 11 juin et devrait faire monter sensiblement la production de pétrole. Jusqu’ici il n’y avait que la raffinerie de pétrole de Mbao (en service depuis 1963), à quelques dizaines de kilomètres de la capitale, Dakar, s’y ajoute désormais une autre source de revenus pour le pays…

Certes le niveau de la production, dédiée à l’exportation et au marché intérieur, n’est pas aussi haut que les géants du continent tels que la Libye, le Nigéria, l’Angola ou l’Algérie, mais on franchira tout de même des paliers qui généreront des milliards de dollars pour les caisses publiques, de quoi modifier en profondeur la trajectoire de l’économie nationale.

A noter que c’est la compagnie australienne Woodside Energy qui est à la manoeuvre, avec la Société des pétroles du Sénégal (Petrosen) ; elles ont officialisé ce mardi l’ère de la production d’hydrocarbures et de l’extraction de pétrole. «Woodside a procédé à la première extraction de pétrole du champ de Sangomar, menant à bien la livraison du premier projet pétrolier offshore du pays», a fait savoir la compagnie dans un communiqué. Le champ en eaux profondes, à quelque 100 km au sud de Dakar, renferme du pétrole et du gaz ; on table sur 100 000 barils par jour.

Dakar en attend beaucoup, «non seulement pour l’industrie et l’économie de notre pays, mais surtout pour notre peuple», a déclaré le directeur général de Petrosen Exploration et Production, Thierno Ly, dans le communiqué de Woodside. La patronne de la compagnie australienne, Meg O’Neill, s’enflamme en parlant de «jour historique pour le Sénégal et pour Woodside».

A la production de Sangomar s’ajoutera avant la fin de cette année celle du gisement gazier transfrontalier de la Tortue, à la frontière maritime avec la Mauritanie. Monté par British (BP), l’américain Kosmos Energy – lequel a mis à jour le gisement en 2015 -, la Société mauritanienne des hydrocarbures (SMH) et Petrosen, ce projet devrait produire près de 2,5 millions de tonnes de gaz naturel liquéfié par an. Les activités pourraient démarrer au troisième trimestre 2024.

Les recettes du gaz et du pétrole sont évaluées par Petrosen à une moyenne annuelle de plus d’un milliard d’euros sur une période de 30 ans. C’est suffisamment consistant pour sortir le Sénégal de la catégorie des pays les moins avancés (PMA), d’après la liste du Comité des politiques de développement (CPD) de l’ONU. Mais le nouvel exécutif devra tenir ses promesses dans le combat contre la corruption, la dilapidation des deniers publics, la mauvaise gestion, etc., sans oublier la renégociation des contrats miniers, pétroliers et gaziers signés par le régime de Macky Sall, un autre engagement du président Bassirou Diomaye Faye.

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