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L’Egypte a trouvé le moyen de gonfler le matelas de devises : élargir le Canal de Suez

L’Egypte a trouvé le moyen de gonfler le matelas de devises : élargir le Canal de Suez

Les recettes que l’Egypte tire du Canal de Suez fondent comme neige au soleil depuis que les Houthis font parler les armes dans la mer Rouge. Mais tôt ou tard les armes se tairont. Le Caire de prépare déjà à l’après-guerre avec un méga projet très stratégique et très rentable : l’élargissement du Canal de Suez, synonyme de hausse du trafic maritime et donc plus de devises dans les caisses d’Abdel Fattah al-Sissi…

Ce dernier a reçu une très bonne nouvelle dernièrement, avec les 8 milliards de dollars annoncés par le FMI. Mais ce que l’Egypte veut par-dessus tout ce sont des recettes pérennes, loin des prêts internationaux qui alourdissent encore plus un service de la dette déjà colossal. L’extension du canal de Suez fait partie des nouveaux dispositifs (avec la privatisation de la pléthore d’entreprises publiques et d’autres réformes) pour muscler les finances du pays.

Le dernier élargissement en date remonte à 2015 et il s’agissait de doubler le trafic pour faire transiter une centaine de navires par jour. Cette fois aussi le Caire voit grand. L’étude de faisabilité vise principalement à réduire encore plus le temps de transit des navires tout en solutionnant d’éventuels embouteillages dans le couloir de navigation.

«Deux entreprises, ACE Moharram-Bakhoum et Dar Al-Handasah réalisent actuellement une étude de faisabilité pour le projet et envisagent des partenaires éventuels. Les études initiales ont été achevées et soumises au président égyptien Abdel Fattah al-Sisi, qui recevra la proposition finale lorsqu’elle sera prête à être approuvée», a fait savoir la SCA (Suez Canal Autorithy).

Le plan qui a été soumis reprend des orientations prises en 2021 par l’autorité du canal après l’accident du mastodonte Ever Given. Le but est de «transformer des segments à voie unique – 50 kilomètres dans le segment nord et 30 kilomètres dans sa partie sud – en passages à double voie», a confié Osama Rabie, le président de la SCA.

En attendant les autorités gèrent comme elles peuvent le net repli du trafic dans ce canal, déserté par bon nombre de bateaux depuis novembre 2023 du fait des assauts des milices houthies du Yémen. Beaucoup de navires préfèrent se rabattre sur le Cap de Bonne-Espérance, même si ça fait un sacré détour. L’Egypte s’active pour convaincre les armateurs de revenir mais la confiance ne règne pas…

La frilosité des bateaux a un énorme coût pour l’Egypte, fin février dernier Bloomberg Intelligence évaluait les pertes à quelque 700 millions USD depuis le début des attaques.

 

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