Economie

Les femmes, premières victimes des politiques d’austérité (Note)

Les femmes, premières victimes des politiques d’austérité (Note)

Les femmes sont les plus pénalisées par le sous-financement des services publics comme l’éducation et la santé (du fait des mesures d’austérité budgétaire) pour au moins deux raisons, c’est que révèle une nouvelle note publiée mercredi le 2 mars 2023 par le Comité pour l’abolition des dettes illégitimes (CADTM).

Premièrement, elles sont plus représentées que les hommes dans ces secteurs essentiels. Par conséquent, les réductions de salaires et les licenciements dans le secteur public, qui constituent encore des conditionnalités dans les prêts internationaux, les affectent plus lourdement.

Deuxièmement, les femmes assument de manière disproportionnée la charge des soins non rémunérés et du travail domestique, qui augmente avec le sous-financement des services publics.

Pour l’économiste indienne Jayati Gosh, cette possibilité pour les dirigeantes et les dirigeants de se reposer sur un travail féminin non rémunéré au sein des ménages « autorise les gouvernements à pratiquer l’austérité, en misant sur le fait que les services de soins publics désinvestis continueront d’une manière ou d’une autre à être assurés de manière non rémunérée au sein des familles et des communautés. Cette dépendance régressive au travail non rémunéré n’est jamais explicitée dans les programmes d’ajustement ou d’austérité, ni dans les conditionnalités associées aux programmes d’allégement de la dette ».

La note précise que les femmes, en tant que contribuables, ne sont pas affectées de la même manière par les politiques fiscales puisqu’une hausse des impôts indirects sur la consommation comme la TVA se répercutera davantage sur les femmes, celles-ci étant en charge de l’achat des produits de première nécessité.

Si des actions spécifiques de soutien aux femmes sont nécessaires, « elles sont cependant insuffisantes pour modifier en profondeur les structures d’inégalité dans la société », indique, à ce sujet, la Ministre belge de la coopération au développement le 1er février 2023 à la Chambre des représentants.

En effet, l’attention au genre ne doit pas se limiter à des mesures ciblées mais déterminer la nature même des politiques publiques. À cette fin, l’austérité et les mesures fiscales régressives (comme la généralisation de la TVA) doivent être abandonnées. Ce que les directions des bailleurs de fonds n’ont toujours pas compris.

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