Economie

L’Europe de l’Est enregistre une forte perte de compétitivité : une opportunité pour la Tunisie ?

L’Europe de l’Est enregistre une forte perte de compétitivité : une opportunité pour la Tunisie ?

Les pays d’Europe de l’Est, autrefois considérés comme des pôles attractifs pour les investissements étrangers, sont confrontés à une tendance inquiétante : une perte significative de compétitivité. Cette détérioration, observée depuis 2015, se traduit par une hausse considérable des coûts salariaux, impactant leur attractivité pour les multinationales.

La croissance des coûts salariaux unitaires dans ces pays a largement dépassé celle de la zone euro, affectant à la fois les pays ayant adopté l’euro et ceux ayant conservé leur monnaie nationale. Parmi les pays ayant adopté l’euro, la Lituanie, la Lettonie, l’Estonie, la Slovaquie et la Slovénie ont vu leurs coûts salariaux par unité produite augmenter de manière significative, allant jusqu’à 73% dans certains cas.

Même pour les pays conservant leur monnaie nationale, l’augmentation incontrôlée des coûts salariaux, lorsqu’ils sont convertis en euros, a été préjudiciable. La Bulgarie, la République tchèque, la Roumanie, la Pologne et la Hongrie ont toutes enregistré des hausses allant jusqu’à 67% dans leurs coûts salariaux par unité produite, rendant leurs économies moins compétitives sur la scène internationale.

Le rôle crucial du taux de change

Le rôle du taux de change a été crucial. Les fluctuations des devises, bien que parfois favorables, n’ont pas suffi à compenser la hausse des coûts salariaux convertis en euros. Ces économies, même dotées du levier de la dévaluation, ont constaté une perte de compétitivité substantielle.

Cette tendance pourrait impacter négativement les exportations et stimuler les importations, menaçant ainsi la balance commerciale de ces nations. Si la Roumanie a déjà enregistré une détérioration continue de sa balance commerciale, d’autres pays de la région pourraient rapidement suivre cette voie.

L’impact se fait déjà sentir sur l’industrie allemande, alors que les coûts salariaux unitaires de ces pays augmentent plus rapidement que ceux de la zone euro. Cette hausse réduit l’avantage des prix de vente en euros des biens et services produits par ces pays par rapport à ceux de la zone euro.

Cette situation soulève des défis économiques majeurs pour ces nations de l’Est de l’UE. La nécessité de restaurer leur compétitivité devient une priorité pour maintenir leur attractivité aux investissements étrangers et stabiliser leurs balances commerciales.

La Tunisie peut-elle profiter de cette situation ?

Quant à la Tunisie, cette situation offre des opportunités potentielles. En effet, la perte de compétitivité de ces nations d’Europe de l’Est peut conduire les investisseurs à rechercher de nouveaux territoires offrant des conditions économiques plus avantageuses.

La Tunisie, dotée d’une main-d’œuvre qualifiée, de coûts compétitifs et d’une position stratégique, pourrait devenir une alternative attrayante pour les investissements étrangers à la recherche de stabilité et de rentabilité.

Rappelons qu’en 2022, les investissements étrangers (IDE) en Tunisie ont atteint un montant de 2221,9 millions de dinars tunisiens (MD), enregistrant une hausse de 18,4% par rapport à l’année 2021. Les IDE ont représenté une part importante de ces investissements, avec un montant de 2214,3 MD, soit une hausse de 20% par rapport à 2021. Les IDE ont été répartis à hauteur de 22,2% pour les énergies, 58,7% pour les industries manufacturières, 18,7% pour les services et 0,4% pour l’agriculture.

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